LA GUERRE A SPRIMONT PAR YVETTE SEPULCHRE ET ALBERT ETIENNE

Yvette Sépulchre et Albert Etienne sont d’inlassables et d’infatigables chercheurs, collectionneurs et sauveteurs de témoignages qui, sans leur travail, seraient voués à sombrer dans les profondeurs de l’oubli. Ils se sont déjà penchés sur bien des pans de la vie sprimontoise au travers des siècles et, toujours, ils l’ont fait avec une stricte rigueur reposant sur une riche bibliographie mais également en mettant en exergue la dimension humaine de leurs recherches largement illustrées de très nombreux témoignages et d’une iconographie inédite.

Ce qu’ils viennent de dévoiler au public en ce weekend du 8 mai, jour commémorant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, confirme tout à fait le sérieux avec lequel ils racontent le passé de leur commune. Leur projet est immense puisqu’il consiste à raconter comment le conflit mondial de 39-45 a été vécu à Sprimont. Ils y consacrent ce qu’ils appellent cinq « brochures », dont les deux premiers tomes viennent de sortir des presses des éditions de la province de Liège. En fait de brochures, il s’agit de deux forts volumes, au format A4, de 216 et 254 pages, très richement illustrées.

Le tome premier évoque la période s’étendant de la mobilisation à l’occupation allemande et présente le quotidien des Sprimontois en l’installant judicieusement dans le contexte historique général. Chaque chapitre abordé dans ce premier volume permet de se plonger littéralement, grâce à la force des témoignages présentés, dans l’ambiance si lourde des premières années de cette guerre : la mobilisation, les premiers jours de guerre, l’exode de la population civile, les forts de la ceinture de Liège, la campagne des 8 jours, la capitulation, les camps, le travail obligatoire et tous les aspects du quotidien sous l’occupation allemande, les réquisitions, les restrictions, le rationnement et tous les aspects de la débrouille pour survivre.

Le deuxième tome est chargé d’émotions diverses : celles nées de la Libération de septembre 44 puis anéanties pour le retour de l’ennemi lors de l’Offensive de Noël de la même année et la peur au quotidien lors du passage des V1 et même des V2 dont l’un tomba à Lincé. Toujours encore, les auteurs s’appuient sur de nombreux témoignages qu’ils replacent toujours dans leur contexte historique.

Ces ouvrages offrent des heures de lecture passionnante et constituent une impressionnante documentation pour aborder ces années tragiques de notre histoire locale. Ils se doivent de trouver place dans votre bibliothèque pour l’intérêt qu’ils ne manqueront pas de susciter.

Vous pouvez vous les procurer, ou seulement l’un d’eux, au prix de 15€ le volume, à l’administration communale de Sprimont ou les recevoir par courrier au prix de 15€ + 10€ de port (vu le poids !) par tome en effectuant votre versement de 25€ sur le compte BE57 – 0016 6753 0535 de l’Office du Tourisme de Sprimont, en précisant en communication :  Tome 1 ou Tome 2. 

VIENT DE PARAÎTRE : STANISLAS VA REVENIR de JEAN-MARC HAVELANGE

STANISLAS VA REVENIR !

L’HISTOIRE D’UN SOLDAT VOLONTAIRE DE LA GRANDE GUERRE

En 1914, la vie est paisible à Harzé (Commune d’Aywaille). Le printemps succède à l’hiver et voilà bien vite la saison des moissons. Les récoltes s’annoncent prometteuses. Stanislas et ses amis participent à la vie du village quand, suite à l’assassinat de l’Archiduc d’Autriche, l’instabilité politique créée, mène au déclenchement de la première guerre mondiale.

La Belgique est envahie le 4 août et déjà Stanislas participe à la résistance. L’aîné de l’honorable famille Flohimont n’y tient plus et décide de s’engager. Son statut d’universitaire lui confère un poste d’instructeur mais il s’impatiente d’être retenu, trop longtemps à son gré, loin de ce qu’il appelle « la place d’honneur que tout Belge devrait occuper, c’est-à-dire les tranchées de l’Yser » : « Oh ! Quand je pourrai m’y rendre, quelle joie ! Hélas ! Il faut bien se soumettre : l’obéissance, n’est-elle pas la première vertu du soldat ? »

Sa famille, ses sœurs et, plus particulièrement sa chère maman s’inquiètent. Il aura pour elles ces mots : « Vous m’écrivez que maman pleure quand elle entend le canon. Oh ! Maman, n’aimez-vous pas mieux savoir votre fils où il doit être, plutôt que là où il aurait honte plus tard d’être resté ! Je le sais, la vie est dure, la guerre est longue, la séparation bien pénible ; mais qu’est-ce donc tout cela, quand, plus tard, nous pourrons goûter le bonheur de nous revoir, avec la satisfaction du devoir accompli ! 
Quand allons-nous revenir victorieux de cette grande tragédie ? Enfin, n’y pensons pas trop et continuons, en attendant à faire simplement notre devoir de soldat et peut-être un jour en serons-nous largement récompensés soit par une mort glorieuse au front ou par une vie meilleure plus tard

Cette histoire est aussi illustrée de plus de 100 documents, lettres et photos d’époque, toujours empreints d’émotion, rattachés de très près à la vie de Stanislas et le faisant revenir eux aussi.

Stanislas, jeune homme, érudit, étudiant en philosophie et lettres à l’Université de Liège et fils aimant, n’a de cesse, au grand dam de sa famille, de vouloir s’engager pour défendre son pays sur fond d’ardent patriotisme. Au péril de sa vie et en compagnie d’autres amis du pays, il déjoue la surveillance de l’occupant ennemi et engage la lutte.

Sur la photo de ces volontaires wallons de 1915, Stanislas se trouve au deuxième rang en partant du bas, le deuxième à compter de la gauche avec sa pipe en bouche.

Découvrez au travers de ce livre récit-mémoire, premier ouvrage de Jean-Marc HAVELANGE, Licencié en communication sociale et Chef de bureau à l’Administration communale d’Aywaille, l’aventure extraordinaire parsemée d’embûches, d’esprit de camaraderie et de moments remplis d’émotion qu’a vécue Stanislas dès le moment où il a décidé de rejoindre l’armée belge en quittant clandestinement le pays.

Ce livre (290 pages) est sorti, il y a peu, des presses des éditions Dricot (Liège-Bressoux)

Découvrez, au travers de ce livre récit-mémoire illustré par de nombreux documents inédits, l’histoire magnifique et peu banale suivie de son dénouement, de ce patriote, simple héros au cœur noble et généreux, engagé soldat volontaire de la Grande Guerre.

Pour recevoir cet ouvrage, il vous suffit de verser la somme de 25€, frais d’emballage et de port compris, sur le compte n°BE29 0682 0895 1464 de P.A.C. Aywaille. Votre ouvrage vous sera envoyé dès réception de votre versement.

LES TRANSPORTS EXCEPTIONNELS DE BOIS JADIS

La Petite Gazette du 1er novembre 2017

MAIS COMMENT FAISAIT-IL ?

C’est à l’obligeance de Monsieur René Jacobs, de Harzé, que je dois la chance de pouvoir vous présenter cet exceptionnel document d’un transport qui me semble hors du commun, mais dites-moi si je me trompe…

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A la vue de cette photo, je me pose bien des questions et j’espère de tout cœur que vous pourrez y répondre :

–  Combien peut peser cet énorme tronc ?

– Quel est l’avantage d’un tel attelage de trois chevaux en ligne (on devine l’arrière-train du cheval de tête à l’extrême gauche du cliché) ? Est-ce lié à la maniabilité de l’ensemble ou cela donne-t-il un force de traction plus importante ?

– Surtout, j’aimerais beaucoup que l’on m’explique de quelle manière pareil tronc pouvait être hissé sur un char et comment il était déchargé à la scierie ? Je suis vraiment très intrigué et me demande quels engins de levage étaient utilisés… Comme j’imagine qu’il fallait aller chercher ce tronc dans le bois, peut-être qu’une installation particulière, un talus artificiel par exemple, était aménagée pour le chargement à l’aide de palans et de treuils ; mais comment faisait-on pour ne pas arracher les roues arrières au passage ?

Les lecteurs attentifs auront sans doute reconnu les lieux où cette photo a été prise il y a plus d’un siècle… Nous sommes là sur la place d’Aywaille, face à la maison Lambercy, à quelques pas du carrefour avec la route de Bastogne.

Je compte sur vos connaissances et votre légendaire sagacité pour m’éclairer. Bien entendu, j’accueillerai avec grand plaisir toutes vos photos et documents sur ce sujet. C’est avec énormément d’impatience et d’intérêt que j’attends vos réactions et réponses.

La Petite Gazette du 22 novembre 2017

REVOICI CE « TRANSPORT EXCEPTIONNEL » D’IL Y A PLUS D’UN SIECLE

La magnifique photographie que m’avait confiée M. René Jacobs, de Harzé, et que vous avez découverte il y a peu de temps dans la Petite Gazette, a conduit Monsieur Michel Bartholomé, d’Aywaille, à extraire de sa belle collection de documents cet autre cliché remarquable.

A première vue, il s’agit du même transport exceptionnel,  ici photographié devant la maison du bûcheron et débardeur Lagasse.

Aywaille - Lagasse - attelage avec gros arbre rue François Cornesse face à la rue de lYser (1)

M. Jean-Marie Tavier, le conservateur du très intéressant Musée de Xhoris, apporte quelques éléments de réponse aux questions que je vous posais en vous présentant la première photo de cet impressionnant transport.

« Un cheval de trait développe en continu une puissance de 8 à 10 cv Din. Trois chevaux attelés donnent une puissance cumulée de 24 à 30 cv, à peine supérieure à celle d’une Citroën 2cv4 à 2cv6 ! Donc rien de trop pour un tel attelage. »

Et vous, pourrez-vous m’éclairer sur les autres interrogations que ces magnifiques clichés m’ont inspirées ?

– Combien peut peser cet énorme tronc ?

– Quel est l’avantage d’un tel attelage de trois chevaux en ligne? Est-ce lié à la maniabilité de l’ensemble ou cela donne-t-il une force de traction plus importante ?

– Surtout, j’aimerais beaucoup que l’on m’explique de quelle manière pareil tronc pouvait être hissé sur un char et comment il était déchargé à la scierie ? Je suis vraiment très intrigué et me demande quels engins de levage étaient utilisés… Comme j’imagine qu’il fallait aller chercher ce tronc dans le bois, peut-être qu’une installation particulière, un talus artificiel par exemple, était aménagée pour le chargement à l’aide de palans et de treuils ; mais comment faisait-on pour ne pas arracher les roues arrières au passage ?

La Petite Gazette du 6 décembre 2017

LES TRANSPORTS EXCEPTIONNELS DE BOIS

Encore une fois, vous vous êtes montrés simplement extraordinaires. La très belle photo présentée il y a quinze jours dans la Petite Gazette et les questions que je formulais à son propos vous ont manifestement encouragés à chercher les réponses à mes interrogations. D’emblée, je tiens à remercier chaleureusement Messieurs Barthélemy Carpentier, de Sougné-Remouchamps, Germain, de Fraiture, Philippe Grégoire, de Harzé, le Dr Paul Maquet, d’Aywaille, et Warlomont, de Rouvreux, pour leurs explications, documents et photographies.

Pour charger pareil tronc (celui de la photo parue le 23 novembre dernier avait un volume de 12m3 et un poids d’environ 12 tonnes) sur une charrette, voici comment on procédait : la charrette est positionnée parallèlement à la grume, entre les deux sont placées deux fortes pièces de bois destinées à servir de rampe pour hisser le tronc sur la charrette. Celle-ci avait été débarrassée de ses roues du côté du tronc à charger et ses essieux reposaient alors sur des « dames« , des chambrières ou béquilles de charrette. Le tronc était alors tiré grâce à un ingénieux dispositif de chaînes (voir le croquis de M. Warlomont) par un ou plusieurs chevaux selon sa taille. Ce système est une variante du débardage « al roule » dans lequel, le tronc à faire rouler est attaché par une chaîne dont la fixation se fait du côté opposé à celui où s’exerce la traction du cheval.

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Dessin réalisé par M. Warlomont

Monsieur Warlomont m’a également confié ces photographies qui montrent que cette technique de chargement était toujours adoptée même lorsque fut abandonnée la traction hippomobile au profit de l’utilisation des camions.

Ce tronc, lui aussi particulièrement imposant, 12 m3,  a été amené le long de la route à Goffontaine, en septembre 1942. La remorque sur laquelle il va être hissé se trouve derrière lui et on distingue, sous le tronc, les pièces de bois sur lesquelles le tronc va bientôt rouler.

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La semaine prochaine, je vous montrerai cette grume sur le camion que conduisait alors Emile Wuidar. Nous évoquerons également par le dessin et la photographie, une autre façon de transporter pareil tronc d’arbre, essentiellement pour les sortir du bois. Ce sera alors le « trikbale »  qui sera mis à l’honneur mais le sujet nous occupera encore quelque temps car vos témoignages et vos documents méritent vraiment que l’on s’y attarde.

La Petite Gazette du 13 décembre 2017

COMME PROMIS

Voici cet arbre remarquable, un tronc de près de 12m3, dont nous avons assisté la semaine dernière au chargement en septembre 1942. Sur cette photo, confiée par M. Warlomont, vous reconnaîtrez peut-être l’homme à droite. Il s’agit d’Albert Warlomont, le papa de mon correspondant, et, à côté de la cabine du camion, Emile Wuidar. Vous pouvez évidemment me parler de camion, de ce transport et de ces hommes…

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La Petite Gazette du 13 décembre 2017

RETROUVONS NOS TRANSPORTS EXCEPTIONNELS D’IL Y A UN SIECLE

Monsieur Gérard, de Fontin, m’a fait découvrir « Le manuel du bon charretier » de Lucien Brasse-Brossard aux éditions La maison Rustique, 1945 ; où je lis ceci au sujet du triqueballe : « C’est une sorte de voiture à flèche servant au transport des grumes. Il se compose d’une limonière et d’un train de grandes roues (diamètre 1,50 à 2m.) réunies par un essieu qui supporte une courte poutre transversale en orme appelée mouton, sur laquelle prend une flèche longitudinale en frêne. La grume est cerclée d’une chaîne appelée cravate, placée au voisinage du centre de gravité. En renversant la flèche, on accroche les extrémités de la cravate sur une des faces du mouton. En ramenant la flèche en avant, la chaîne d’amarrage fait un quart de tour autour du mouton et celui-ci se trouvant alors au-dessus de l’essieu, la grume est soulevée suffisamment au-dessus du sol pour pouvoir être transportée sans traîner. 

Pour pouvoir manier des grumes plus volumineuses, on emploie aussi des triqueballes à essieu coudé. Certains modèles possèdent un treuil vertical à vis carrée qui permet de soulever des grumes plus lourdes que ne le permettrait la manœuvre de la flèche. Enfin, ils sont parfois munis de freins, bien que le triqueballe soit surtout un véhicule de terrain plat puisque son bon fonctionnement est fonction de l’équilibre de la grume.»

Monsieur Raymond Gillet nous a fait parvenir ses réflexions, diverses illustrations (dont celle de cet impressionnant triqueballe) et le fruit de ses recherches sur ce passionnant sujet.

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« Noter  la branche située sur le dessus de l’arbre (entre les deux essieux) c’est la perche qui a servi à « tordre » la chaîne qui solidarise la « grume » à la longe du chariot, une deuxième chaîne est située juste avant l’essieu arrière. (Voir les éditions des 1er et 22/11/17.

Le chargement de cet arbre sur le chariot a peut-être été réalisé avec un trépied et un palan ?  Une fois l’arbre soulevé, le débardeur a fait reculer le chariot entre les branches du trépied deux ou trois fois, suivant la hauteur du trépied pour assurer un équilibre et un centrage de la charge.

Pour ce qui est de l’attelage «  en ligne », le débardeur connaissant ses chevaux les a placés suivant leur âge, leur force et leur « docilité », mais également suivant le contexte d’accessibilité du lieu d’abattage de cet arbre.

L’attelage a certainement rejoint une scierie locale, comme il en existait dans certains villages.  Il y en avait deux dans mon village d’Ardennes, dans les années cinquante (1950).Et pour le déchargement, les scieries étaient équipées de monorail avec palan. Certaines dont la scierie Jadot située à Anthisnes, possédait un monorail et au sol un système de rail Decauville avec wagonnet. Le tracé des rails ceinturait le dépôt de grumes. Après chargement  d’une grume sur le wagonnet le scieur ou son aide faisait rentrer le wagonnet à l’intérieur du site de sciage  comme me le précise Monsieur Jadot fils. L’arbre de la photographie de M. Jacobs n’est pas rentré directement dans la scierie, il a été amputé d’une partie principale importante, côté « souche » au moins 1,50m. me semble-t-il, voir plus si l’arbre était « malade ».

Les bancs de sciage « anciens » acceptaient des grumes d’un diamètre maximal de 1,20 mètre, me précise Monsieur Jadot, peut-être 1,40mètre après modification et réglage maximal.

Mais que n’a-t-on pas réalisé avec cet arbre s’il était sain ? Il est peut-être resté deux jours voir plus dans la scierie à être débité en : doses pour le chauffage des chaumières du village, billes pour la S.N.C.V ou la S.N.C.B, chevrons de charpentes, poutres pour maisons, divers profils pour menuisiers et ; oh mon dieu………des planches pour cercueil ; mais également son écorce qui a été récupérée pour diverses applications d’époque. »

D’autres communications nous permettront d’encore compléter ce sujet prochainement. Merci de continuer à alimenter votre Petite Gazette en souvenirs, photographies et questions à soumettre aux lecteurs. Rendez-vous la semaine prochaine ou de suite sur www.lapetitegazette.net

La Petite Gazette du 21 mars 2018

LE TRANSPORT DE GRUMES, CONVOIS EXCEPTIONNELS DE JADIS

Les photos et témoignages relatifs à ces convois exceptionnels de la première moitié du siècle passé vous ont particulièrement intéressés et, j’en suis persuadé, l’enquête menée par Monsieur Raymond Gillet vous passionnera tout autant. Durant les semaines à venir, vous découvrirez, étape après étape, les manutentions auxquelles tantôt les transporteurs, ici les frères Delgombe de Comblain-au-Pont, tantôt le personnel de la scierie Jadot à Anthisnes devaient appliquer à ces pesants troncs avant qu’ils ne soient débités. Pour une clarté maximale dans l’explication de toutes ces manœuvres, Monsieur Gillet a eu l’excellente idée non seulement de questionner des spécialistes mais aussi de dénicher les photographies illustrant leurs propos.

Le premier document qu’il nous propose nous montre l’arrivée de la grume au dépôt de la scierie Jadot à Anthisnes.

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Monsieur Gillet rapporte les propos de M. André Jadot qui commente cette photographie :

« Voyez les chaînes pour assurer l’arrimage de la grume sur le chariot ; de nouveau le levier «coudé» destiné à «tordre» la chaîne. Ce même levier est maintenu par une plus petite chaîne pour éviter qu’il ne retrouve sa position initiale.

Ce chariot est un des deux chariots des frères Delgombe, de Comblain-au-Pont. Ils travaillent avec deux chariots de ce type (2 chevaux côte à côte séparés par le timon du chariot). Pour gravir les côtes importantes les 2 chevaux du second chariot étaient placés « à la volée » en tête des deux autres chevaux. Ce fut le cas pour le transport de l’arbre de cette photo, me précise Monsieur André Jadot, pour gravir la côte de Vien à Anthisnes. »

La Petite Gazette du 28 mars 2018

APRES LE TRANSPORT DE GRUMES, LE SCIAGE DE CES TRONCS ENORMES

Grâce à l’enquête menée par Monsieur Raymond Gillet vous vous passionnerez, j’en suis persuadé, pour l’étape  qu’abordaient ensuite les grumes transportées : leur sciage.  Acheminé jusqu’à la scierie, ces troncs n’étaient évidemment pas au bout des nombreuses manutentions auxquelles tantôt les transporteurs, tantôt le personnel, ici celui de la scierie Jadot à Anthisnes, étaient encore tenus de satisfaire avant que ces pesants troncs ne soient débités. Pour une clarté maximale dans l’explication de toutes ces manœuvres, Monsieur Gillet a eu l’excellente idée non seulement de questionner des spécialistes mais aussi de dénicher les photographies illustrant leurs propos.

Nous avons assisté la semaine dernière à l’arrivée du tronc à la scierie. Après avoir été « paré », c’est-à-dire qu’il a été amputé de sa partie pointue, à sa base, le tronc est placé, grâce à un système de transbordement fait de câbles et d’un pylône, sur un wagonnet et est alors près à entrer dans l’enceinte même de la scierie

Le document quel nous propose Monsieur Gillet nous montre Monsieur André Jadot en position pour entamer le sciage, le tronçonnage de la grume avec une scie alternative spéciale. Ce cliché date des environs de 1945.

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Dans notre prochaine édition, Monsieur Gillet nous détaillera, grâce aux précieuses explications recueillies auprès de M. André Jadot, les particularités et le fonctionnement de cette étonnante scie. D’ici là, si, vous aussi, vous possédez des informations, des documents, des photographies sur ces scieries de jadis où tout n’était pas encore mécanisé, voire automatisé, n’hésitez surtout pas à les partager avec les lecteurs de La Petite Gazette, très friands de ce genre de découverte. Je compte sur vous et vous remercie chaleureusement de m’adresser vos communications.

La Petite Gazette du 4 avril 2018

APRES LE TRANSPORT DE GRUMES, LE SCIAGE DE CES TRONCS ENORMES

Nous retrouvons la passionnante enquête menée par Monsieur Raymond Gillet qui a suivi les grumes transportées jusqu’à la scierie. Etape après étape, il nous détaille, grâce aux informations précises qu’il a recueillies auprès des professionnels, les nombreuses manutentions auxquelles tantôt les transporteurs, tantôt le personnel, ici celui de la scierie Jadot à Anthisnes, étaient encore tenus de satisfaire avant que ces pesants troncs ne soient débités. Pour une clarté maximale dans l’explication de toutes ces manœuvres, Monsieur Gillet a eu l’excellente idée non seulement de questionner des spécialistes mais aussi de dénicher les photographies illustrant leurs propos.

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Monsieur Gillet détaille des différents éléments de cette scie spéciale alternative en condition de travail.

« A droite de la photo, contre le morceau de tronc écorcé, la grosse pièce cylindrique est le moteur électrique de commande. Juste à sa gauche, ensemble d’engrenages (2 + 2) assurant une réduction importante de la vitesse de rotation du moteur qui, grâce à ce mécanisme, passe de 1500 tours/minute à 110 tours/minute.

L’ouvrier a la main gauche sur le commutateur marche/arrêt du moteur de la scie. Simultanément, en réalisant cette opération, l’ouvrier maintient la scie afin que celle-ci s’engage dans l’arbre pour en commencer le sciage.

A hauteur de l’épaule droite de l’ouvrier, vous distinguerez aisément le levier d’accrochage de la grume contre le châssis.

Ce châssis fait immanquablement penser à une brouette avec ses deux bras et ses deux pieds, visibles à gauche du cliché. Il est ainsi plus aisé à déplacer et à manœuvrer. Il repose sur un train de roues (diamètre 52 cm.) indispensables pour le déplacement de l’unité de sciage. Le long du longeron du châssis, à hauteur des mains de l’ouvrier, vous distinguerez le levier utilisé pour modifier la position de l’axe du train de roues mais aussi pour assurer la stabilisation de la scie grâce à son appui sur la roue de stabilisation (diamètre 41 cm.). C’est cette pièce métallique, vue de profil et reposant sur des cales de bois, que l’on aperçoit à l’extrémité droite du châssis de la scie. »

Et vous, avez-vous assisté au sciage de pareilles grumes ? Nous en parlerez-vous ? Nous montrerez-vous des photographies de ces scieries d’hier ? D’avance, je vous remercie de nous confier vos souvenirs et, ainsi, de leur permettre d’éviter de sombrer dans l’oubli.

La Petite Gazette du 11 avril 2018

LE TRANSPORT DE GRUMES, CONVOIS EXCEPTIONNELS DE JADIS

Les photos et témoignages relatifs à ces convois exceptionnels de la première moitié du siècle passé vous ont particulièrement intéressés tout comme, j’en suis persuadé, l’enquête menée par Monsieur Raymond Gillet et dont vous venez de découvrir les résultats durant ces dernières semaines. Je remercie encore mon aimable correspondant pour la clarté de ses explications et l’adéquation de ses illustrations.

Aujourd’hui, dernière étape de notre visite guidée de la scierie Jadot d’Anthisnes au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.

 

001 (5)« Sur le dépôt de grumes de la scierie, tout un mécanisme ingénieux était en place pour permettre de déplacer le plus aisément possible et avec la sécurité requise ces énormes troncs qui allaient être débités. Cette vue permet de bien se représenter comment cela pouvait alors se passer.

Un imposant pilier ou pylône (1A) se dressait du côté de la scierie, un second, non visible sur ce cliché (1B) lui faisait à l’extrémité du chantier. Sur les câbles tendus entre ces pylônes circulait le trolley (2) qui assurait la prise en charge des grumes à déplacer.

Au sol, vous découvrez, au pied du personnage fixé sur la pellicule, les rails du « Décauville » (N.D.L.R. du nom de ce constructeur français de matériel ferroviaire et de manutention qui inventa et développa ce système de transport modulable de lourdes charges grâce à un système fait d’une voie formée d’éléments (rails et traverses) entièrement métalliques qui pouvaient se démonter et être déplacés aisément selon les nécessités).

Sur les rails du chantier de la scierie circulaient les wagonnets affectés au transport des grumes vers la scierie. La voie ceinturait entièrement le dépôt de grumes et, grâce à un système d’aiguillage, pénétrait dans la scierie même. Elle avait donc un double usage : la rentrée des troncs dans la scierie et la sortie des lourdes pièces de bois sciées. »

Un grand merci à Monsieur Gillet et au spécialiste qu’il a interrogé, Monsieur André Jadot. »

POUR EMPÊCHER LES SANGLIERS DE DEVASTER VOTRE PROPRIETE

La Petite Gazette du 7 novembre 2007

POUR EMPECHER LES SANGLIERS DE VENIR SACCAGER VOTRE PROPRIETE

Vivre en bordure des bois et donc proche de la nature est souvent bien agréable, mais, parfois, des visiteurs moins discrets et bien plus encombrants que les écureuils peuvent venir vous rendre visite et laisser des traces dont on se passerait bien volontiers.Une lectrice, qui habite non loin des bois du Sart-Tilman, a entendu dire qu’il existait un moyen efficace pour empêcher les sangliers de venir labourer les propriétés. Qui plus est ce procédé ne fait courir aucun risque à ces animaux… Un peu perplexe cette lectrice aimerait savoir si vous avez déjà entendu parler de cette façon de procéder. Il suffirait de se procurer, chez un coiffeur, quantité de cheveux que l’on assemblerait en boules et qui, fichées sur de petits tuteurs placés en bordure de propriété dissuaderaient les sangliers d’entrer.Avez-vous déjà entendu parler de pareille manière de procéder ? Selon quel(s) principe(s) cela peut-il se révéler efficace ? Connaissez-vous d’autres façons de faire, dans le respect de la vie animale bien sûr ? C’est avec curiosité et impatience que, comme toutes les personnes qui ont a subir les dégâts causés par les sangliers, que j’attends vos réactions.

 

La Petite Gazette du 28 novembre 2007.

CHEVEUX CONTRE SANGLIERS…

Vous vous souviendrez certainement de cette question qui vous était soumise il y a quelque temps et concernant la possibilité d’éloigner des sangliers d’une propriété en l’entourant de piquets sur lesquels se fichaient des boules de cheveux…

Madame Monique Fréçon, de Neupré, a reçu, elle aussi, la visite de sangliers qui ont bien retourné sa pelouse. Elle a ensuite suivi les conseils d’un ami ardennais :

« Il m’a conseillé d’éparpiller des cheveux sur le sol, tout autour, de la pelouse ; ce que j’ai fait. J’ai pu constater l’efficacité de cette méthode car, quand les sangliers sont revenus dans le voisinage, ils ont épargné ma pelouse. Il y a trois mois qu’ils ne l’ont plus dévastée. Alors si cela peut aider d’autres lecteurs… »

 

Monsieur Martin Huwart, de Ville-au-Bois, qui aime bien et connaît bien les sangliers nous explique :

« J’adore les sangliers, cela s’apprivoise trop facilement ! Mon premier « cheval », à 9 ans, était une grosse laie de 110 kg !

Le truc des cheveux est parfaitement vrai et efficace, le mieux étant encore les poils venant du toilettage des chiens. L’effet est excellent, du moins jusqu’à ce que la pluie les lave de leur odeur !

Les sangliers sont méfiants, mais aussi très intelligents, ils s’adaptent très vite au changement de leur environnement. Il existe également des produits répulsifs très efficaces, mais, probablement, moins écologiques  que les cheveux !

La solution la plus valable reste toujours la clôture, soit décorative (châtaigner refendu) soit classique, que l’on peut cacher par une haie au besoin. Le sanglier est capable de « bourrer » dans le bas d’une clôture, profitant d’un creux de terrain pour se frayer un passage. Un système utilisé actuellement consiste à placer de l’ursus à grandes mailles (10 X 15 cm.), léger et économique, et de tendre à 15 cm. Du sol un ou deux fil(s) de fer barbelé classique. Ceci compense la faible résistance mécanique de l’ursus. Le sanglier, au groin très sensible, n’insistera pas.

Il reste bien sûr la clôture électrique, mais son efficacité dépend de l’attention permanente apportée à sa surveillance et à son entretien, en plus du coût de la consommation d’énergie.

UNE VIE HUMBLE ET MAGNIFIQUE

La Petite Gazette du 8 mai 2019

UNE VIE HUMBLE ET MAGNIFIQUE

Il est né le 3 juillet 1923 dans un petit village du Condroz liégeois où ses parents vivaient des maigres revenus de leur petite ferme. Huit vaches à l’étable, il n’y avait pas place pour une de plus, et un cheval constituaient tous leurs avoirs. Année après année, deux cochons étaient élevés et toutes les charcuteries étaient préparées à la maison. Toujours, il adorera le plaisir simple que lui apporte un repas simple fait d’une fricassée au lard, d’un pied de cochon en gelée ou d’un boudin noir grillé avec des pommes.

Il va à l’école à pied dans le fond du village; en hiver, il y descendait en luge s’il y avait de la neige. De retour à la ferme familiale, très jeune déjà, il est occupé à diverses tâches. Ce quotidien sera le sien durant huit années; en effet, il complète ses 6 années d’école primaire par 2 années supplémentaires, le quatrième degré disait-on alors.

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Le voici, juste derrière le cheval de la ferme familiale, son papa tient le cheval et sa maman est installée sur le siège de la faucheuse

A 14 ans, l’école est finie pour lui et la carrière professionnelle débute : il est apprenti boucher dans une boucherie réputée sur le Mont à Esneux. Il y apprend un métier qu’il adore. Il arrive au travail le lundi matin et y loge la semaine jusqu’au samedi. Il quitte alors la boucherie dans l’après-midi une fois que tout y a été nettoyé consciencieusement. Il saute ensuite dans le tram vicinal qui le ramène au village.

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Jules Gillon, son patron, pose fièrement à côté de sa Chevrolet 1938

Le 10 mai 1940, la guerre éclate, il a 17 ans et est dès lors trop jeune pour être enrôlé. Qu’importe, par idéal, avec quelques copains du village et des environs, il prend la route, à pied évidemment, en direction de Dunkerque, passage obligé vers l’Angleterre d’où il pense pouvoir rejoindre les troupes au combat. Les routes sont très encombrées par les foules de civils fuyant l’avancée des armées allemandes et le voyage est plus long que prévu. Quand, avec ses amis, il arrive enfin en vue des bateaux, il est trop tard… Les troupes anglaises sont rembarquées en urgence sous les tirs de l’aviation allemande. Ils sont renfloués et n’ont d’autre choix que de revenir…

Il reprendra son travail à la boucherie. De nombreuses tâches sont désormais clandestines et dangereuses. Dans de très nombreuses fermes et maisons de la région, les habitants élèvent des cochons en cachette pour éviter les réquisitions. Avec son patron, il a appris et maîtrise vraiment l’abattage à la makète et la confection de toutes les charcuteries. Ensemble, ils interviendront dans les endroits les plus saugrenus : des caves, des greniers, des corridors, des chambres… Son patron est actif dans un mouvement de résistance et sans doute a-t-il été dénoncé car il est surpris dans son sommeil … Déporté, il ne rentrera jamais. Son apprenti aurait dû être là mais il est exceptionnellement rentré à la ferme où on a besoin de lui. Toujours, il parlera de ce qui aurait pu arriver si…

011 (2)

 

 

 

 

 

 

 

 

La guerre à peine finie, il est appelé sous les drapeaux. Il y apprendra à conduire un camion et deviendra même instructeur chauffeur.

Démobilisé, il trouve du travail comme boucher-livreur à l’Union Coopérative : c’est conforme à l’idéal familial, son papa est un militant! C’est en travaillant qu’il rencontre l’amour, elle est la jolie gérante d’une des épiceries de sa tournée de livraison. Ils auront trois fils.

012 (2)
Au volant se son camion de la Coop, avec les collègues

La promesse d’un meilleur salaire le place ensuite au volant d’une ambulance du service de la Santé publique de la Ville de Liège, puis au sein du corps des pompiers  où il atteindra le grade d’adjudant-chef, instructeur ambulancier. Son épouse est devenue la gérante d’un supermarché de la Coop qui abrite également un atelier de boucherie dans lequel il travaille dès qu’il quitte son uniforme de pompiers ou quand il ne se charge pas des livraisons à domicile. Jamais il ne compta ses heures, jamais il ne prit un jour de congé de maladie…

Papa
Dans la cour de l’hôpital de Bavière

Une vie humble mais magnifique, une bonne humeur contagieuse, un sens incroyable de la famille et de l’amitié, toujours optimiste malgré les épreuves qu’il a vécues. Un exemple!

Il est parti la semaine dernière.

C’était mon papa.

 

PRIERES POUR ASSAINIR ET PROTEGER UNE MAISON

La Petite Gazette du 17 septembre 2008

PRIERE POUR ASSAINIR UNE MAISON

Vous avez eu la gentillesse de répondre à l’appel lancé par M. Roland Remacle qui souhaitait découvrir une prière susceptible d’assainir une maison.

De Remouchamps, j’ai notamment reçu celle-ci :

Petit exorcisme de saint Michel !

Saint Michel Archange,

Défendez-nous dans le combat;

Soyez notre secours

contre la malice et les embûches du démon.

Que Dieu lui fasse sentir son emprise,

nous vous le demandons, en suppliant.

Et vous, Prince de la milice céleste,

repoussez en enfer, par la Force divine,

Satan et les autres esprits mauvais

qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes.

Exorcisme prescrit par Léon XIII

Madame Charlier, de Marloie, nous adresse cette prière “pour la protection des maisons”:

Loué soit Jésus-Christ

Très sainte Vierge Marie, mère de Dieu,

qui avez été conçue sans péché,

je vous choisis aujourd’hui

pour Dame et Maîtresse de cette maison.

Je vous prie, par votre immaculée conception, de la préserver de la peste, de la guerre, du feu, de l’eau, de la tempête, du tonnerre, des voleurs, des séismes, d’hérésie, de tremblement de terre, de mort subite et des accidents.

Bénissez et protégez, Vierge sainte, toutes les personnes qui y demeurent;

Obtenez-leur la grâce d’éviter tout péché et autres malheurs et accidents

Et le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous.

Loué soit à jamais le très saint Sacrement de l’autel

Seigneur, j’ai mis en vous mon espérance, je ne serai pas confondu.

Mme Patricia Dekeyser, de Hotton, indique ce qui suit:

“J’ai reçu dans ma boîte aux lettres, il y a bien une vingtaine d’années, un feuillet représentant le Sacré-Coeur de Jésus ; sous lequel était écrit : “Je bénirai les maisons où l’image de mon Sacré-Coeur sera exposée et honoree”. Je l’ai encadré et mis au mur.”

D’autres réponses seront encore à découvrir dans notre prochaine édition.

La Petite Gazette du 17 septembre 2008

PRIERE POUR ASSAINIR UNE MAISON

Vous avez eu la gentillesse de répondre à l’appel lancé par M. Roland Remacle qui souhaitait découvrir une prière susceptible d’assainir une maison. De très nombreuses formules de prière me sont parvenues ; toutes sont intéressantes, mais il m’est impossible de toutes les reproduire. Je vous en présenterai encore quelques-uns qui, par leur originalité, se démarquent de l’ensemble des autres. Voici, comme promis, d’autres informations glanées auprès des lecteurs :

Mme E. Laffut-Thomas, de Maffe m’envoie ceci :

« Voici la prière que j’avais conservée et qui a été dite par le prêtre qui, en 1956, a bénit la maison que nous avions fait construire. Le même rituel a été respecté pour la maison de nos enfants vingt ans plus tard. Je suis heureuse de la communiquer à ce monsieur qui en faisait la demande. »

Bénédiction d’un appartement ou d’une maison

Dieu éternel et tout puissant, au nom de Jésus-Christ qui nous a dit que tout ce que nous te demanderons en son nom, tu nous le donneras.

Je te le demande en grâce, écoute ma prière ; que tout ce qui n’est pas parfait et parfaitement prévu dans ton plan parfait et qui serait dans, sur ou au­tour de cet appartement, soit doucement poussé de­hors, mis dans ta main gauche et béni de ta main droite.

En ton nom, Dieu Eternel et .tout puissant,

Au nom de Jésus Christ ton fils, notre Seigneur, mort pour nous sur la  croix,

Et au nom du Saint esprit, par lequel tu as créé toutes choses et tous biens

Dieu avec toi et ton Fils, envoie ton Esprit Saint sur ce bien, qu’il bénisse et purifie toutes les personnes de ce t endroit et leurs parents; jusqu’au septième degré,  et chacun des éléments de ce bien, depuis le faîte du toit jusqu’à la brique profondément enfoncée dans le sol.

Que ce bâtiment et chacun de ses habitants soient à présent magnifiquement sur ton plan spiri­tuel, purifiés totalement par ta bonté.

Car à toi, Dieu notre Père Tout Puissant et Bien Aimé, rien n’est impossible.

Et déjà, sûr de ton Amour et fort de ma foi, je te remercie du fond du cœur pour cette action splendide, pour ta bonté infinie, pour la grâce avec laquelle tu fais toute chose en tout lieu.

Je te loue, je te bénis, je te glorifie, je te sanctifie, je dirai è tous que ton nom est grand et jusqu’à ma mort je te remercierai pour tout ce que tu as fait, ce que tu fais et que tu feras encore dans ma vie. Merci Seigneur.

La Petite Gazette du 24 septembre 2008

ENCORE UN EXEMPLE DE PRIERE POUR PROTEGER UNE HABITATION

Vous avez été nombreux à répondre à M. Remacle Roland et, ainsi qu’annoncé je vous fais découvrir le début d’une très longue prière envoyée par M. Pascal Gustinne, de Boncelles. (Le texte complet est plus de cinq fois plus long !)

Bénédiction d’une habitation

 — Paix à cette maison,

 — Et à tous ses habitants.

Avec l’eau bénite, le prêtre ou le bénisseur s’asperge lui-même, puis les assistants, et la pièce où il se trouve.

Aspergez-moi, Seigneur, avec l’hysope et je serai purifié ; lavez-moi et je deviendrai plus blanc que la neige.

  • Ayez pitié de moi, mon Dieu, selon la grandeur de votre miséricorde.

      — Asper­gez-moi, etc.

 — Montrez-nous, Seigneur, votre miséricorde,

 —  Et donnez-nous votre salutaire protection.

  • Seigneur, exaucez ma prière,

— Et que mon cri vienne jusqu’à vous.

 — Le Seigneur soit avec vous,

 — Et avec votre esprit.

Prions.   —   Donnez,   Seigneur,   nous vous en supplions, à vos serviteurs par l’aspersion de cette eau bénite l’équilibre de l’esprit, la santé du corps, la garantie du salut, la solidité de la foi, la sûreté de l’espérance et le fruit mûr de la charité, maintenant et dans l’éter­nité des siècles.

Par N.-S. J.-C. Ainsi soit-il. (…)

Il me semble intéressant d’évoquer une autre partie du rituel accompagnant cette prière :

Le bénisseur prend l’eau bénite et en jette partout, dans la maison, dans chaque pièce, et principalement sur les portes et dans tous les angles en disant : Aspergez-moi, etc. De même, Il jette du sel bénit. Enfin le prêtre ou la personne déléguée par lui à défaut du prêtre, fuit la même cérémonie avec l’épée bénite, en disant : Vade rétro, Satana, et du locum Spiritui Sancto, ou en français : Va-t’en, Satan, et fais place à l’Esprit Saint.

Ne serait-il pas intéressant de parler de ce sel bénit, du pourquoi, du comment et de ses applications ?

La Petite Gazette du 15 octobre 2008

UNE PREMIERE REACTION AU SUJET DU SEL BENIT

Nous la devons à la gentillesse de Mme Lambert, de Wéris.

« Je vous dis ce que je sais sur le sel bénit.

II faut savoir que le mal est représenté par le diable et que le diable est porteur d’une queue qui est sa force et son arme. Il est dit que quand on met du sel bénit sur la queue du diable, il perd sa queue et par la même occasion, il perd tous ses pouvoirs maléfiques.

J’ajouterai aussi que ce mal (diable) vit dans les ténèbres et s’en nourrit. C’est la raison pour laquelle on utilise la lumière et les bougies pour l’éloigner. L’eau bénite, elle a la force et le pouvoir de laver et purifier. »

Me direz-vous dans quelle occasion, avec quel rituel on utilise le sel bénit ? Quand est-il bénit ? Y a-t-il un moment propice pour cela ? Tout ce que vous savez à ce sujet est intéressant, ce serait agréable de pouvoir en prendre connaissance.

LES PELERINAGES ET LEURS RITUELS

La Petite Gazette du 5 décembre 2007

LES PELERINAGES ET LEURS RITUELS

Aurez-vous la gentillesse d’évoquer, dans les colonnes de La Petite Gazette, vos souvenirs et vos connaissances liés aux rituels de pèlerinages et aux pratiques superstitieuses liées à ces pèlerinages ?

Racontez-nous le rituel précis qui accompagnait tel ou tel pèlerinage : quête de l’argent nécessaire au voyage, neuvaine précédant ou accompagnant le pèlerinage, nombre de personnes faisant le pèlerinage, rituel de bain dans les fontaines, façon d’en puiser de l’eau…

Avez-vous déjà constaté que certaines pratiques liées à ces pèlerinages relèvent davantage de la magie que de la religiosité ? En certains lieux, il convenait de faire un nombre précis de tours du sanctuaire, ou de n’en faire qu’un seul, mais d’une façon particulière. Avez-vous assisté à la bénédiction secrète de plantes ou d’objets, parfois même il fallait dérober des objets du culte : huile, cire de bougie ou de cierge… Ailleurs, les pèlerins grattaient la statue d’un saint et en recueillait la poussière obtenue. D’autres endroits ont connu l’abandon de vêtements ou d’objets personnels… Que dire à propos des arbres à clous, des prélèvements de terre dans certains lieux ?

Il y a, je pense, avec ces propositions de sujets, bien des souvenirs à sauver de l’oubli, bien des pratiques traditionnelles qu’il conviendrait de répertorier avant qu’il ne soit trop tard.

Evidemment, pour ce sujet, comme pour tous les autres, c’est vous et seulement vous qui déciderez la suite à lui réserver. Je dois néanmoins vous dire que, si vous voulez répondre favorablement à cette demande, nous devrions aller de découverte en découverte. Merci d’interroger votre mémoire ou celle des anciens.

 

La Petite Gazette du 3 janvier 2008

AU SUJET DES PELERINAGES

Mme Françoise Detroux, de Verlaine s/O, a entendu mon appel relatif aux pèlerinages et apporte quelques informations intéressantes touchant à Notre-Dame de Montaigu. Elle me précise que ces renseignements sont extraits d’un ancien livre intitulé « Quelques traditions et coutumes du folklore belge ».

Montaigu (2)« Là on venait honorer autrefois une petite image de la sainte Vierge. Elle fit tant de miracles que les archiducs Albert et Isabelle firent construire, en 1609, une belle église. On vient de très loin pour vénérer la statuette. Dans l’arbre auquel elle avait été attachée, on a sculpté nombre de statuettes semblables qui ont été offertes à des pèlerinages étrangers, où on va invoquer la petite Vierge venue de Belgique. C’est ainsi qu’on la vénère à Sainte-Walburge d’Audenarde et à Tournon. On organise une procession, tous les habitants tenant en main une chandelle pour faire à la Vierge un cortège de lumière.

 

Dès lors, chaque année, le premier dimanche après la Toussaint, accouraient à Montaigu des milliers de pèlerins. Dans un premier temps, la procession avait lieu le soir et durait jusqu’à dix heures ; plus tard, elle eut lieu l’après-midi.

Tous les habitants se sont faits marchands de chandelles, nommés par humour « keerskatters » (les chats aux cierges)

Les pèlerins doivent faire trois fois le tour de l’église, en récitant le rosaire à haute voix, et, en passant, ils s’efforcent de toucher l’autel. Lorsque, enfin, le prêtre a donné la bénédiction finale, les bougies sont éteintes et les bouts non consumés sont bien conservés. Il faudra les rallumer devant une image de sainte Anne ou de la Vierge.

Rappelons que Notre-Dame de Montaigu est vénérée pour obtenir la guérison de la fièvre. »

Merci pour ces informations intéressantes, qui évoquera pour nous d’autres pèlerinages ? d’autres rituels ? Pourrez-vous m’expliquer pourquoi on retrouve souvent la nécessité pour les pèlerins de faire trois fois le tour d’un édifice religieux (parfois à l’intérieur, parfois à l’extérieur de celui-ci) ? Ce qui intrigue, c’est ce chiffre de trois à quoi fait-il référence ? A la sainte Trinité ? Dites-moi ce que vous savez à ce sujet.

La Petite Gazette du 9 avril 2008

COMMENT S’APPELLE CET OBJET ?

001 (2)Monsieur L. Marcoty, d’Embourg, cherche à retrouver le nom de cet objet, jouet de nos aïeux. DESSIN DE l’OBJET « C’était une simple boîte percée et maintenue par quelques morceaux de fil de fer. On mettait le feu dedans et on la faisait tournoyer pendant des heures. Mais comment s’appelait ce jeu ? Et à quelle occasion y jouait-on ? » Mon correspondant croit que cela avait un rapport avec la fête de saint Måcrawe, mais il n’en est plus certain. Pourrez-vous l’aider ? Nous avons déjà parlé, il y a bien longtemps, de ce saint populaire dont Jean Haust nous dit qu’il était surtout honoré à l’assomption par les enfants d’Outremeuse.  Il mentionne également des lanternes vénitiennes mais point cette boîte enflammée dont parle M. Marcoty.

La Petite Gazette du 23 avril 2008

COMMENT S’APPELLE CET OBJET ?

Monsieur Arthur Gilles, de Beaufays, a vu resurgir quelques souvenirs en découvrant cette question de M. Marcoty au sujet de cet objet.

« J’ai déjà vu ce type de cylindre métallique, percé de trous, tenu avec un lien métallique pour le faire tourner dans l’espace. Je ne connais pas cet objet comme étant un jeu, mais, je me souviens très bien qu’il était utilisé sur le Thier de Chèvremont, par les marchandes d’articles souvenirs, religieux ou non, dont les échoppes se trouvaient au-dessus du thier.Avec cette boite, remplies de braises, elles, en le faisant tourner ravivaient en hiver le seul moyen dont elles disposaient pour se réchauffer. Cela date des années suivant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, mais Chèvremont n’est plus le lieu de pèlerinage qu’il était à l’époque…Par contre je me souviens encore du nom de trois personnes qui se trouvaient dans les échoppes et dont les anciens se souviendront sans doute…. Mesdames Germaine Tigny, Marie-Louise Hupperman et Madame Terrier. »

Chevremont (2)
J’ai sorti de mes archives cette carte postale évoquant ce pèlerinage à Notre-Dame de Chèvremont parce que les souvenirs de M. Gilles devraient permettre à d’autres lecteurs  d’évoquer ce pèlerinage, effectivement tombé en désuétude du moins si on compare la situation actuelle à la fréquentation qu’il a connue… Me parlerez-vous de ce pèlerinage, de son objet, de ses différentes étapes, des raisons de son succès et de son progressif déclin, de la fricassée… Pourrez-vous nous présenter des photographies de ce pèlerinage, des échoppes des marchandes dont se souvient M. Gilles ? Je l’espère car je sais qu’il y a beaucoup de choses à raconter à ce propos. Merci d’avance.

La Petite Gazette du 7 mai 2008

A PROPOS DU PELERINAGE A N-D DE CHEVREMONT

Monsieur J.L. Dengis, président de la Société royale de Numismatique de Belgique, nous communique une très intéressante information relative au passé lointain du pèlerinage à Chèvremont.« C’est en 1686 (14 septembre) que Maximilien-Henri de Bavière donne l’autorisation, aux Jésuites anglais, d’ériger une chapelle consacrée au culte de Notre-Dame [1]. Mais déjà avant cette date, on note l’existence d’un oratoire primitif qui attire un grand nombre de fidèles et c’est cet afflux régulier de pèlerins, entre 1678 et 1686, qui incite les Jésuites à introduire cette demande auprès du prince-évêque.[1] Une autorisation de bâtir était absolument requise parce qu’il était interdit de construire sur la colline de Chèvremont. Cette interdiction, après avoir relevé d’une tradition orale qui paraît fort ancienne, a été consignée dans un règlement de litige daté du 6 février 1660. »Mon correspondant renseigne, fort à propos, aux lecteurs qui souhaitent en savoir davantage d’où viennent ses informations et recommande cette étude : M. LAFINEUR-CREPIN, La chapelle et la statuette de Notre-Dame, dans Chèvremont, un tricentenaire, un millénaire, 987-1688-1988, Actes du colloque tenu à Chèvremont le 22 avril 1988, dans Bulletin de l’Institut archéologique liégeois, t. C (1988), p. 90 note (4).
Monsieur Bastin, de Heyd, nous apporte des informations et des anecdotes plus contemporaines :

« La dernière fois que je suis allé en pèlerinage là-bas, c’était en mai 1951, soit au lendemain de la communion solennelle (faite à Amercoeur) de mon cousin Nico, le fils de Nicolas Petit-Biquet (souvent évoqué dans La Petite Gazette). En ce qui me concerne, j’ai fait ma communion solennelle (au Quartier du Laveu) le 7 mai 1944, précisons-le bien, sous les bombes anglo-américaines qui, fort généreusement, pleuvaient alors sur Liège pour faire croire aux Allemands que les Alliés allaient débarquer dans le Pas-de-Calais (Mystification totalement réussie); et, le lendemain, soit le lundi 8, je suis allé, selon la tradition bien implantée à Liège, en pèlerinage à ND de Chèvremont, avec toute ma famille. J’ai ainsi dû, assez péniblement, gravir ce dur Chemin de croix (rue de Chèvremont, je pense) qui conduit à la basilique en question. Après tout cela, nous avons tous été dans les petits restaurants avoisinants afin de manger, selon une coutume alors bien établie, une bonne fricassée au lard. Bien que ce fût alors la guerre, ces restaurateurs, élevant poules et porcs, n’avaient, apparemment, aucun problème de ravitaillement en ce domaine. Je ne pense toutefois pas, mais n’en suis pas plus sûr que cela, avoir alors vu, en cette période terriblement troublée, d’échoppes de camelots, sur mon chemin.

Rappelons, avant de conclure, qu’était organisé annuellement, à ND de Chèvremont, le pèlerinage des Sportifs auquel participait toujours, entre autres, et de fort bon cœur, mon oncle Nicolas qui n’était pourtant pas calotin du tout. Disons enfin que le tout grand champion cycliste italien Gino Bartali (qui, lui, était, je pense, plus ou moins apparenté à S.S. le Pape Pie XII) ne ratait jamais l’occasion d’aller rendre une petite visite à ND de Chèvremont, chaque fois qu’il se trouvait dans l’agglomération liégeoise. »

 

La Petite Gazette du 14 mai 2008

ON SAIT MAINTENANT COMMENT S’APPELLE CET OBJET…

001 (2)Monsieur Marcoty sera ravi d’apprendre le nom de ce petit objet avec lequel il jouait quand il était enfant.

Mme Josée Heine, de Strée, se souvient : « C’est à la saint Macrawe, au moment des fêtes du 15 août, en Outremeuse, que nous jouions avec notre « caboulette ». La nuit c’était encore mieux car le feu dans cette vieille boîte en fer blanc trouée se voyait beaucoup mieux.

Pour nous, enfants, c’était un jeu, un rituel ; nous n’en connaissions pas l’origine. »

 J. Vrancken, de Ferrières, nous écrit pour nous confirmer que « les gamins des rues, dont je faisais partie, précise-t-il, s’en servaient à l’occasion de « saint Macrawe » en Outremeuse et Amercoeur, imitant les « encenseurs» lors des nombreuses professions de l’époque. Nous appelions cet objet une « Cabolette». Je me souviens que nous y mettions des morceaux de « scapulaire », ce produit enflammé dégageait, à notre grande joie, une abondante fumée. »

Très intéressant, mais j’aimerais bien savoir ce qui se cachait sous cette étonnante appellation de « scapulaire »…

Monsieur G. Gerkens, d’Embourg : « Dans le quartier où j’ai passé mon enfance et mon adolescence, cet objet était désigné sous le nom de « caboulette ». Il s’agissait effectivement d’une vieille boîte à conserve, percée de plusieurs trous, dans laquelle on faisait un feu avec les mêmes matériaux que ceux dont on se servait pour faire le feu dans la cuisinière familiale. I1 s’agissait bien dans notre quartier d’un jeu. On utilisait cette « caboulette » comme un encensoir, balancé vigoureusement d’avant en arrière pour entretenir le feu, le rougeoiement des braises, la fumée sortant par les trous pratiqués dans la boîte. Cela se passait au quartier des Vennes, paroisse Saint-Vincent. Si mes souvenirs sont exacts, il y avait une saison pour cela, un peu comme le printemps voyait le retour des jeux de bille, l’automne ou l’hiver voyait le retour des caboulettes. »

Un grand merci à mes trois correspondants pour ces souvenirs.

A PROPOS DU PELERINAGE A N-D DE CHEVREMONT

Monsieur Gerkens, d’Embourg, a réuni pour vous quelques intéressantes informations :

« D’après ce que nous raconte la brochure éditée à l’occasion du centenaire de la dédicace de la Basilique de Chèvremont, la « sainte colline « fut le pèlerinage liégeois par excellence à l’occasion de la Semaine Sainte, le lundi de Pâques, les lundis du mois de mai ( lendemain des communions solennelles ), des milliers de pèlerins se relayaient sans cesse. Près de la chapelle, des marchands d’objets pieux proposaient chapelets, bougies, médailles.

Les jeunes filles en quête d’époux allaient prier là-haut sans leur fiancé, car ce serait de mauvais augure pour leur couple. Un dicton assurait que si on montait la colline à deux, on la redescendait seul. De fait, les jeunes gens attendaient leur promise au pied de la montagne en consommant plus d’une goutte de péket.

La nourriture solide se composait d’une « clapante « fricassée de 2 œufs, un morceau de lard, un morceau de saucisse, un morceau de tarte au riz comme dessert avec une tasse de café très noir. C’est cette formule que perpétuent les Chevaliers de la Fricassée.

Les conscrits soucieux d’être exemptés du service militaire s’y rendaient pour implorer la protection de la Vierge. Les lavandières et les cloutiers se retrouvaient pour se placer sous l’égide de notre dame.

Quelques grands pèlerinages

1913 : 225e  anniversaire de la chapelle

1919 : 20.000 pèlerins viennent remercier la Vierge de les avoir protégés pendant la guerre

1956 : 27 mai, pèlerinage international pour la paix dans le monde

1960 : 26 juillet : prières pour le Congo.

C’est la publicité faite autour des apparitions de Banneux en 1933, les difficultés d’accès, l’insuffisance des structures d’accueil restées au stade du 19e  siècle ainsi que le déclin de la pratique religieuse qui verra diminuer la fréquentation de grands pèlerinages à Chèvremont.

Reste le pèlerinage des sportifs wallons, né en 1938, issu d’une rencontre entre le coureur cycliste Romain Maes et le père Van Clé, aumônier des sportifs.

Interrompu par la guerre, il reprendra en 1942, sous l’impulsion de Georges Tilman journaliste à la Gazette de Liège et au Journal des Sports.

Quelques célébrités ayant participé à ce pèlerinage : E. Merckx, Kid Dussart, Auguste Mingels, Louis Carré, Jean Michel Saive, Jean Brankart et enfin Gino Bartali qui a contribué au financement du tableau des Fastes où il est d’ailleurs représenté près du pape Pie Xll.

C’est en 1953 qu’un bref pontifical de Pie Xll nomma Notre Dame de Chèvremont Patronne des Sportifs Wallons. Pour cette raison, des souvenirs matériels tels que maillots, coupes, ballons, etc. sont déposés dans la chapelle.

Notons enfin que la montée par le thier permet de découvrir les « potales » illustrant les mystères douloureux de la Vierge, plusieurs fois vandalisées mais chaque fois restaurées avec le concours des autorités communales, les « Amis de Chèvremont », les artistes calidifontains qui offrent une de leurs oeuvres.

Bref, même si c’est plus discrètement, Chèvremont et le culte de Notre Dame sont toujours bien vivants. »

Un immense merci pour toutes ces précisions.

Mme Dohogne, de Grand-Halleux, a gardé en mémoire un souvenir lointain de Chèvremont :

« J’étais encore une toute petite fille. Une fois par an, et un jour seulement, mes parents et nous, les 4 enfants, nous nous rendions à Chèvremont. Mes parents tenaient beaucoup à faire ce mini-pèlerinage.

Là, il y avait… en bas et …en haut !

Mes parents, avec les 2 aînés montaient pour prier, laissant les 2 petites, dont moi, en bas. Là, il y avait un ou des carrousels et de la tarte. J’ai le souvenir précis de cette si bonne tarte aux prunes. Hélas ! J’ai été piquée dans la bouche par une guêpe posée juste sur la bouchée que je mangeais…

Sans doute ai-je pleuré ou hurlé. Je n’ai pas le souvenir de ce qui s’est passé alors; je sais seulement qu’on s’est empressé autour de moi pour me soulager… »

 

La Petite Gazette du 4 juin 2008

NOTRE-DAME DE CHEVREMONT

Manifestement ce haut lieu de pèlerinage liégeois vous a laissé bien des souvenirs que vous aimez évoquer.

C’est aujourd’hui au tour de Monsieur Robert Pochet, né au pied du calvaire, de s’exprimer :

« Ma grand-mère, Mme Thérèse Collard, tenait ainsi une échoppe installée, suivant le mois, tantôt à gauche, tantôt à droite, de la chapelle. Mon père, Henri Pochet, récoltait la cire des bougies et en refabriquait dans sa cave. Il remontait tout le calvaire, à pied, le lendemain dès 7h.,  avec tout le matériel. Le soir, aux environs de 20h. les objets religieux étaient rentrés dans un coffre et placés à l’intérieur de la chapelle.   Quand j’étais enfant, les pèlerins pouvaient, chez moi, assouvir un petit besoin avant de monter le calvaire.

Dans les années cinquante, Notre-Dame de Chèvremont rassemblait des milliers de pèlerins, y compris le pèlerinage des sportifs chaque année au mois de mai. A quelques pas est érigée une petite chapelle dédiée à sainte Begge, invoquée contre les rhumatismes ; de nombreux pèlerins y nouent divers objets (mouchoirs, foulards, lacets…) afin d’obtenir la guérison.

A l’époque, au pied du calvaire, se trouvaient, dès 7 heures du matin, des mendiants qui recueillaient l’aumône jusqu’à 20 heures.

La succulente fricassée pouvait être dégustée à « la maison blanche », tenue par Germaine Lay et au « Saint-Antoine » tenu par M. Magnée, entre la première et la deuxième station. Pour les gourmets, à l’heure actuelle, une brasserie réalise encore la fameuse fricassée.

Fait très important, lors de la guerre 40-45, une bombe est tombée juste devant la chapelle, elle n’a rien endommagé. Les pèlerins y ont vu le signe d’une grande protection de la Vierge. Aujourd’hui, l’endroit où la bombe est tombée est indiqué par des cailloux blancs.

Ce sont des bénévoles qui s’occupe de l’entretien des lieux. Dernièrement, ils ont restauré les caves voûtées de la basilique et aménagé différentes petites chapelles permettant ainsi à toute personne de se recueillir dans le calme et la paix.

Rappelons que la basilique a été érigée à l’emplacement  d’un antique château fort. »

Merci pour toutes ces informations et ces souvenirs.

UN TEMOIGNAGE DE LA BATAILLE DES ARDENNES EN DIRECT DES U.S.A.

La Petite Gazette du 13 février 2008

UN TEMOIGNAGE DE LA BATAILLE DES ARDENNES EN DIRECT DES U.S.A.

Monsieur André Dethier, de Méan, me fait parvenir, à votre intention, un témoignage qu’il reçoit directement des Etats-Unis. Ce témoignage que je publierai en deux épisodes nous conduira, la semaine prochaine, fort loin des lieux habituellement évoqués dans cette chronique ; si j’ai néanmoins choisi  de vous faire découvrir cet historique c’est en raison de la demande de recherche qui suit cette évocation… Vous comprendrez mieux en la lisant…

« Un de mes correspondants aux U.S.A., ancien combattant de la Bataille des Ardennes, soldat dans la 75e Division d’Infanterie, m’a envoyé une page du journal des anciens combattants le « Bulgebuster », je l’ai traduite pour les lecteurs de La Petite Gazette.

La 75e Division d’Infanterie,

La 75e Division d’Infanterie finit son entraînement au camp Breckinridge au Kentucky, le 15 octobre 1944, et après avoir quitté le camp Shanks, dans l’état de New York, le 22, quitta le port de New York et arriva en Angleterre le 13 novembre 1944. Elle débarqua au Havre et à Rouen, en France, le 13 décembre 1944, elle bivouaqua à Yvelot le 14. La 75e était supposée rejoindre la 9e Armée, mais, quand la contre-offensive commença dans les Ardennes, le 16 décembre 1944, la division fut envoyée en hâte au front et prit position le long de l’Ourthe, vers l’Est de la Belgique, le 23 décembre 1944.

L’initiation au combat de la 75e fut, à la fois, une sanglante et cruelle expérience. Elle prit Grand-Menil le 26 décembre 1944 contre une dure résistance ; les tempêtes de neige aveuglante et les amoncellements de neige augmentaient les difficultés du terrain. Souvent les congères emplissaient les ravins et les rendaient invisibles, jusqu’à ce que les hommes et l’équipement disparaissent de la vue ! La nuit, le mouvement était spécialement rude et, sous la neige, les champs de mines étaient particulièrement difficiles à détecter.

Entre le 27 décembre 1944 et le 1er janvier 1945, le 289e et le 290e régiments d’Infanterie furent rattachés à la 3e Division blindée. Une partie de la 12e Panzer Division SS s’infiltra entre les unités de la 3e Division blindée et pénétra dans Sadzot avant d’être stoppée par une forte contre-attaque : les pertes furent considérables des deux côtés. Alors, le 3 janvier 1945, la ère Armée américaine commença une dure offensive sur le flanc nord du « Bulge » pour rejeter les Allemands et la 75e avança vers l’Aisne, le 5 janvier. Elle atteignit la Salm où elle releva l’héroïque 82e division aéroportée, le 8 janvier 1945. Sous un froid cruel, la 75e renforça ses positions défensives jusqu’au 15 janvier ; quand elle repartit à l’offensive, le premier jour de cette attaque, le 15 janvier, fut un jour extrêmement sanglant. En fait, il fut le jour le plus coûteux de la guerre pour la 75e Division. Les unités ennemies opposées étaient la 62e et la 326e Volksgrenadier Division. La 75e nettoya Salmchâteau et Bechet aida à prendre l’important bastion de Vielsalm après de sévères combats. Le 22 janvier, elle avait nettoyé les « Grands Bois » et prit Aldringen. Le 24 janvier, après avoir atteint Saint-Vith, la 75e fut retirée des lignes pour un court repos.

En un mois de sévères combats dans la Bataille des Ardennes, la 75e déplora la perte de 465 hommes tués en action et comptait 1707 blessés. Le froid intense avait été un aussi sérieux antagoniste que les Allemands : pieds, mains et doigts gelés et toute sorte de dommages corporels causés par le froid ont fait que les pertes comptaient 2633 hommes en plus. En dépit de tout cela, la 75e était maintenant devenue une division de combattants endurcis qui avaient saigné dans la neige, les collines, les villages et les forêts des Ardennes. (…) A suivre.

 

La Petite Gazette du 20 février 2008

UN TEMOIGNAGE DE LA BATAILLE DES ARDENNES EN DIRECT DES U.S.A.

Monsieur André Dethier, de Méan, m’a fait parvenir, à votre intention, un témoignage qu’il reçoit directement des Etats-Unis. Nous en avons découvert le début la semaine dernière quand la 75e Division d’infanterie U.S. faisait le compte de ses pertes après la bataille des Ardennes.

« Après la 75e fut envoyée, par chemin de fer, prendre part à la bataille de la poche de Colmar, dans le centre est de l’Alsace. Plusieurs divisions américaines furent retirées d’autres fronts et envoyées là-bas pour aider la 1ère armée française à éliminer cette fâcheuse aire que les allemands tenaient encore à l’ouest du Rhin, la 75e en était ! La bataille fut dure et sanglante. La 19e armée allemande avait eu beaucoup de temps pour mettre en place une très forte défense. La neige épaisse allait jusqu’aux genoux avec des congères considérables ; de plus, les Allemands avaient disposé de nombreuses mines.

La principale mission de la 75e était de couvrir le flanc droit de la 3e Division d’infanterie et ses attaques sud-est vers le Rhin. Après l’assaut initial commencé le 22 janvier 1945, la 75e rejoint la bataille le 1er février et prend Horbourg et Andolsheim lors de féroces combats de maison en maison. A Horbourg, des snipers (tireurs d’élite) installés dans le clocher de l’église furent éliminés par la destruction du clocher au bazooka. Les allemands contre-attaquèrent, mais furent repoussés.

Le 2 février 1945, la 75e surmonta l’opiniâtre opposition dans la forêt de Colmar et, le 5, prenait Wolfgantzen et Appenwihr. Poussant sud-est, la 75e traversa le canal Rhône-Rhin sans résistance, le 7 février. Le 10, la bataille était finie, excepté quelques actions de nettoyage. Les allemands avaient perdu la dernière forteresse est sur le Rhin en Alsace et souffraient d’une perte d’environ 30 000 hommes lors de cette bataille. Parmi les autres pertes, cette bataille de la poche de Colmar coûta la vie à 150 hommes de la 75e.

Après un court repos à Luneville, en Lorraine, la 75e Division d’infanterie fut envoyée loin vers le nord et retourna au combat. La division relevait la 6e Division aéroportée anglaise, sur un front s’étendant le long de la Meuse, près de Roermond, au sud est de la Hollande.

Le 21 février, des reconnaissances et de nombreuses actions de patrouille furent conduites. La 75e fut l’objet de lourds feux d’artillerie. Le 291e régiment d’infanterie combattit à Assenberg du 7 au 9 mars. Alors, comme les Américains se frayaient un chemin vers le Rhin, la 75e patrouillait dans le secteur de Wesel à Homburg et releva la 35e division d’infanterie entre le 13 et le 23 mars 1945. La nuit, les hommes de la 75e sondaient les défenses allemandes. A ce moment-là, la 75e relevait de la 9e Armée.

Le 24 mars, la 290e division d’infanterie traversa le Rhin dans le sillage des 30e et 79e Divisions d’infanterie, suivies par le reste de la 75e. Le 30 mars, les 289e et 290e Divisions d’infanterie attaquaient, sous la protection de la 8e division blindée, et atteignaient le canal Dortmund-Ems, près de Datteln, le 1er avril.

Pendant les deux semaines suivantes, la 75e combattit dans la poche de la Ruhr contre une forte résistance de la part de quatre divisions allemandes : les 180e et 190e d’infanterie, la 116e Panzer et la 2e Parachutiste reconstituée. Ces formations, quoique affaiblies, étaient encore parmi les meilleures que les Allemands avaient laissées. La 75e nettoya la forêt de Haard, le 1er avril et traversa le canal Dortmund-Ems à Waltrop le 4 avril, renforcée par la 320e Regiment de la 35e Division d’infanterie. Deux camps de « travail forcé » furent libérés, ils contenaient 3000 prisonniers. La 75e entra alors dans de furieux et longs combats dans la portion nord de l’immense poche du Rhin, combattant sur des terrains difficiles dans le voisinage de la ville de Dortmund. Ce fut là l’une des plus rudes résistances rencontrées par les combattants U.S. durant la grande bataille. Maintenant, la 75e contrôlait Dortmund et combattait encore pour prendre la petite ville de Witten, juste au sud. La 75e était fort occupée avec, le 6 avril, un jour particulièrement difficile. Après plusieurs jours de combats sévères, une très grande « task force » combattait à l’est pour se connecter avec la division en difficulté et la  soutenir. Cette puissante force incluait un régiment de la 17e Division aéroportée et la 8e Division blindée, les 79e et 95e Divisions et le 15e groupe de cavalerie. Un état-major de la gestapo fut détruit par la 75e à Annen et, le 12 avril, les Allemands tombèrent au sud de la rivière Ruhr.

Maintenant la 95e Division d’infanterie était sur le flanc gauche de la 75e et la 79e était sur la droite. L’attaque continua sur un terrain difficile et vallonné, plusieurs petits villages furent pris par la 75e et, finalement, la 95e division d’infanterie surgit et prit Dortmund ; après avoir pris Herdecke,  la 75e fut envoyée à Brambauer pour réhabilitation et repos.

Le 22 avril, la 75e releva la 5e Division d’infanterie au sud de la Rhur. Alors la 75e fut assignée à la sécurité en Wesphalie. Le jour V, le 8 mai 1945, la 75e était à Lütgen et, peu après, établit les quartiers généraux d’occupation à Werdohl. La division quitta l’Allemagne pour l’Amérique en novembre 1945. Submitted by Harold Charles H.Q.291 »

PEKET, ROI DE LA FÊTE

LE NOUVEL OUVRAGE DE MARC LAMBORAY :

PÈKÈT ROI DE LA FÊTE, COMPAGNON DU TRAVAIL, MAÎTRE DES TRADITIONS

Marc Lamboray est loin d’être un inconnu, mentor des Hèyeus d’Sovnis de l’Athénée Royal d’Aywaille il a plongé ses nombreux élèves dans les traditions et les souvenirs régionaux et leur a permis d’être les co-auteurs de quatre ouvrages très intéressants. Passionné de folklore et de tradition populaire, Marc Lamboray s’est ensuite penché sur les contes et légendes de l’Ourthe-Amblève pour en étudier les nombreuses versions et variantes avant de se lancer dans une minutieuse recherche sur les traces laissées par la présence du loup dans nos contrées. En plus des divers ouvrages qu’il a publiés, Marc Lamboray a commis de nombreux articles sur notre folklore authentique dans plusieurs revues réputées. Il nous présente aujourd’hui une remarquable et très fouillée étude sur le pèkèt, son importance dans nos traditions et dans son rôle social, qu’il articule autour de quatre grands thèmes : le pèkèt alcool du peuple, le pèkèt au travail, le pèkèt dans les fêtes et le pèkèt dans les coutumes et les traditions.

cover pèkèt

Marc Lamboray vous emmène dès lors dans les nombreux cabarets, même les clandestins, que comptait notre région et qui servait les « gouttes » dans de petits verres désigné sous divers vocables : bas-cou, plat-cou, gendarme ou hèna.

Il vous guide ensuite sur les chantiers, dans les ateliers et les usines où on boit alors au travail avec les conséquences, souvent désastreuses,  que l’on peut imaginer : accidents de travail,  absences, paupérisation… Il évoque évidemment la célèbre loi Vandervelde qui, dès 1919, freine sérieusement le fléau sans le faire disparaître car le pèkèt continue à saluer la fin du travail des maçons, à faire partie du salaire du tueur de cochons ou à sceller le contrat du maquignon. Un important chapitre est consacré au caractère festif du pèkèt tout en précisant d’emblée que, déjà, il accompagne n’importe quel loisir : pêche, tenderie, cartes… Il célèbre toutes les fêtes paroissiales, patronales ou laïques mais également la plupart des fêtes calendaires, il est par exemple très présent à la Nouvelle Année et à l’Epiphanie. Il réchauffe les cœurs à la saint-Antoine que ce soit à Nonceveux ou à Blehen, il règne en maître au carnaval… Il est de toutes les étapes de la vie et jusqu’à la mort, mais surtout à l’heure des fiançailles et du mariage.  Bien entendu, il est évidemment omniprésent à certaines manifestations folkloriques ou ponctuelles : les marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse, les processions, les pèlerinages.

Les traditions régionales conservent toujours de nombreuses traces de l’importance prise par le pèkèt dans les relations sociale, ainsi est-il très impoli de refuser le pèkèt qui vous est offert comme il est inconcevable de ne pas le servir à un visiteur. Ce breuvage est également très présent dans de nombreux remèdes de médecine populaire et, personne ne s’en étonnera, le plus souvent dans des remèdes à boire ! Le souvenir de son importante présence dans la gastronomie populaire est heureusement entretenu par plusieurs confréries

Notre pèkèt était donc, en toute circonstance, symbole de paix, de fraternité et de solidarité. Ne le condamnons donc pas trop vite pour les méfaits que ses excès ont fatalement engendrés.

Je vous engage vivement à acquérir ce très bel ouvrage (et je ne parle même pas de sa remarquable couverture ) vous plongeant au cœur même de nos traditions locales. Il est co-édité par le Musée de la Parole en Ardenne à Marche-en-Famenne et le Musée en Piconrue à Bastogne, compte 140 pages richement illustrées au format 23cm X 20,5 cm est vous est actuellement proposé avec une offre promotionnelle alléchante : 20€ au lieu de 25€ dès le 1er décembre 2018. Pour l’acquérir, il vous suffit d’adresser un versement bancaire 25,50€ (frais d’emballage et de port compris) au compte BE25 0682 0073 7382 du Musée en Piconrue 6600 Bastogne avec la communication « Pèkèt Roi de la fête ».

VIENT DE PARAÎTRE : LAVANDIERES, DENTELLIERES et Cie

LAVANDIERES, DENTELLIERES et Cie – LE TRAVAIL DES FEMMES

C’est sous ce titre que vient de paraître le quatrième et superbe ouvrage de cette collection créée par le Domaine provincial du Fourneau Saint-Michel. Après Marmites, cocottes et Cie, Cheval, Tracteur et Cie et Bûcherons, sabotiers et Cie, Laure Gloire et Justine Fontaine se sont penchées sur le travail des Ardennaises des XIXe et XXe siècles pour nous proposer, une nouvelle fois, un ouvrage absolument remarquable tant par la précision et la rigueur de la recherche, que par la très intéressante iconographie inédite ou la qualité de la mise en page et de la réalisation du livre.

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Dès la première phrase de leur introduction, les auteures donnent le ton de leur travail :

« Au XIXe siècle, on ne considère pas la femme comme une personne à part entière : elle est entièrement soumise à l’homme, qu’il s’agisse de son père, de son mari ou du prêtre. » Ce livre se veut un hommage à toutes les femmes dont les pénibles labeurs, ajoutés à leurs missions de ménagère et de maman, n’étaient ni reconnus ni, souvent, rémunérés.

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Après avoir planté l’édifiant décor dans lequel évoluent les femmes en province de Luxembourg au XIXe siècle, Laure Gloire et Justine Fontaine vous guident dans les écoles ou au sein des Cercles de Ménagères rurales à la recherche des jeunes filles d’alors, à une époque où il est communément admis « qu’il est inutile que la femme soit instruite ! »

Au gré de l’impressionnante moisson des témoignages et documents glanés par les auteurs, vous partirez ensuite à la rencontre des multiples tâches dévolués aux femmes, en commençant par les travux ménagers. Les plus jeunes seront sans doute effarés en étant confrontés aux objets et ustensiles faisant le quotidien de leurs aïeules pour le ménage, la lessive, le repassage… Vous vous verrez rappeler leurs trucs et astuces pour faire « durer » le linge le plus longtemps possible, les recettes économiques pour nourrir la famille et la mise à profit de toutes les ressources offertes par la nature ou le petit élevage.

Ensuite, vous serez invités à vous confronter à tout ce qui s’ajoutait à leurs nombreuses tâches quotidiennes et, principalement, en nos régions rurales, leur implication dans les travaux de la ferme : la basse-cour et les jeunes animaux, guetter les mises-bas, mener et ramener les bêtes à la pâture ou au point d’eau, se charger de la traite puis de la confection du beurre à la baratte. Ce sont également les femmes qui, généralement, s’occupent du potager. Elles sont également requise pour de nombreux travaux aux champs lors de la fenaison ou de la moisson bien sûr, mais aussi pour planter, buter et récolter les pommes de terre…

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Une part importante de ce bien bel ouvrage est évidemment consacrée aux métiers exercés par les jeunes filles et les femmes en dehors du giron familial. Nombreuses sont celles qui furent employées dans les familles nanties de l’époque où elles faisaient partie de la domesticité : cuisinières et filles de cuisine, femmes de chambre et filles de quartier, gouvernantes, bonnes  d’enfant ou bonnes à tout faire… Les auteures vous guident ensuite dans ce qu’elles appellent les métiers du fil : couturières, repriseuses, modistes, sans oublier les dentellières, la dentelle étant une spécialité marchoise. Vous serez ensuite confrontés aux métiers liés au commerce, qu’il soit fixe ou ambulant ; en effet, en 1880, les femmes représentent près de 40% des commerçants ambulants et elles circulent, de village en village, une pesante hotte sur le dos.

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Vous éprouverez sans doute un peu de nostalgie en découvrant les devantures, l’intérieur et le matériel présent dans les petites épiceries de nos villages. Deux chapitres importantes, eux aussi remarquablement documentés, ponctuent ce livre indispensable ; celui consacré au corps médical, plus précisément aux infirmières et aux sages-femmes et, enfin, celui consacré aux institutrices exerçant un véritable sacerdoce dans les écoles de nos villages.

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Ce livre compte 208 pages déclinées en 9 chapitres. Il est remarquablement illustré : les photos de plus de 300 pièces extraites des réserves du Musée du fourneau saint-Michel, auxquelles s’ajoutent plus de 130 photos anciennes et 23 reproductions de documents anciens (factures, carnets, lettres…). Cette riche iconographie est également soutenue par de très nombreux extraits de témoignages recueillis par les auteures.

Ce livre est donc à réclamer à votre libraire sans la moindre hésitation.

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