A LA DECOUVERTE DU SOUGNE HISTORIQUE ET INSOLITE AVEC RENE HENRY

A LA DECOUVERTE DU SOUGNE HISTORIQUE ET INSOLITE AVEC RENE HENRY

Ce samedi 24 août 2019, à 14h30, au départ de l’école communale « La Redoute » à Sougné-Remouchamps, il vous est proposé une balade commentée, vraiment accessible à tous, dans les rues pittoresques du village à la découverte des intéressants témoins du passé qui, grâce aux commentaires qui vous seront donnés, n’auront désormais plus de secret pour vous.

Photo SR 24 août

Certaines entrées majestueuses de belles demeures du village voient encore les piliers de pierre soutenant les grilles de fer forgé assorties de chasse-roues. Vous comprendrez l’ingéniosité de ce système accordant sa double protection aux piliers et aux moyeux des chariots, charrettes et voitures.

Vous vous arrêterez devant un imposant calvaire dressé il y a plus de 180 ans et apprendrez, sans doute, comment, grâce à lui, bien des paroissiens de Sougné ont évité un trop long séjour au Purgatoire. Dans notre pays carrier, le culte de sainte Barbe a connu des heures fastes; vous irez à la rencontre de ce qu’il reste de cette dévotion. Vous apprendrez également comment nos anciens se préservaient des sorcières, quels moyens physiques étaient à leur disposition pour soulager différents maux. Vous foulerez les traces d’un des plus célèbres bandits de notre Ardenne au XIXe siècle et vous marcherez sur le corps d’un défunt car c’était là sa volonté.

Vous serez ensuite plongés dans l’ambiance délétère du 18 septembre 1794 au cœur des combats opposant Autrichiens et Français avant d’évoquer pour vous la mise sous séquestre de l’église, la vente de son mobilier et l’organisation de messes clandestines. Cette balade sera évidemment aussi l’occasion de rappeler le souvenir de quelques célébrités locales, Marcellin La Garde et Gustave Francotte par exemple.

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Les récollets ont également vécu à Sougné, vous découvrirez les souvenirs qu’ils nous ont laissés et dont on parle toujours aujourd’hui alors que leur ordre religieux a été supprimé il y a déjà plus de deux siècles. Enfin, vous apprendrez pourquoi des seins, dévoilés en 1926 et toujours visibles de nos jours, ont perdu de leur volume.

En vous promenant, sous la conduite de René Henry, dans les petites rues de ce très beau village, vous serez invités à porter les yeux sur les innombrables, et parfois très discrètes, traces du riche et insolite passé local. Au retour à l’école communale, vous découvrirez encore de très nombreuses photographies, modernes et anciennes, des biens du petit patrimoine populaire du village. Enfin, l’après-midi se terminera à table avec la dégustation d’un appétissant barbecue.

P.A.F. pour la balade commentée + l’expo + le barbecue : 20€/ personne et 10€/enfant jusqu’à 12 ans.

Pour une parfaite organisation, vous êtes invités à vous inscrire sans tarder en téléphonant à Raoul Noé au 0496 66 42 78

TOUR SAINT-MARTIN ET VIEUX CIMETIERE DE COMBLAIN-AU-PONT

LA TOUR SAINT-MARTIN & LE VIEUX CIMETIERE DE COMBLAIN-AU-PONT.

Dominant le village de Comblain-au-Pont, la tour St-Martin, de style roman, et le vieux cimetière qui l’entoure sont tout ce qui subsiste d’une forteresse médiévale. Celle-ci a, au cours du temps, perdu ses enceintes défensives (dont il reste néanmoins quelques vestiges, tel le donjon de Monthuy situé derrière la maison communale), ainsi que ses propres murailles.

Cette forteresse fut, à l’origine, la demeure des chevaliers de Comblen (sic). Certains historiens la font remonter au fameux Ordre du Temple, d’autres à l’Ordre de St-Jean de Jérusalem. (N.D.L.R. Il convient néanmoins de se montrer très prudent quant à l’origine de l’édification de cette place forte car nous ne disposons d’aucun document antérieur au XIIIe siècle, cela permet certes les supputations mais pas les affirmations. Ce qui est certain et je l’écrivais dans mon ouvrage intitulé « Nos Châteaux » c’est que «le recueil des chartes de l’abbaye de Stavelot-Malmédy nous apprend que le 12 mars 1228, la comtesse Ermesinde, issue des terres du Luxembourg, s’engage à restituer la forteresse de Logne et la maison forte de Comblain à l’abbaye. C’est donc bien qu’elle les détenait sans titre… Nous savons en outre que cette promesse mit quatre-vingt ans à être honorée. »

Quoi qu’il en soit, cet imposant édifice perdit toute fonction militaire dès la fin du XIIIe siècle pour devenir le siège de l’église locale, situation qui dura jusqu’au milieu du XIXe siècle : à la construction de l’église actuelle (inaugurée en 1856), plus centrale par rapport à la localité, et plus aisée d’accès, la désaffectation de l’ancienne bâtisse la livra aux démolisseurs, et transforma le site en carrière de pierres. Ainsi plusieurs maisons du village lui doivent-elles leurs matériaux. Seul subsista l’ancien donjon du château qui se dresse encore aujourd’hui dans le ciel de Comblain. Il est l’emblème de la commune.

Quant à l’ancien cimetière, il fut progressivement abandonné par les autorités locales, lesquelles, dans les années 1930, conçurent et créèrent un nouveau site d’inhumation sur la rive droite de l’Ourthe.

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La population comblennoise en fut grandement soulagée. En effet, le vieux cimetière St-Martin, à l’époque, et durant les quelques siècles précédents, n’était accessible par aucune voie carrossable. Aussi le portement des cercueils s’effectuait-il dans des conditions fort pénibles : à bras d’hommes, il fallait littéralement escalader la colline très pentue en empruntant un sentier raide et sinueux.

Les gravures du XVIIIe siècle (dont les dessins de Mathieu Xhrouet, de Spa), ainsi que les quelques photographies ci-annexées, datant respectivement des années 1950 et 1970, évoquent cependant un lieu d’aspect romantique, hélas vandalisé depuis lors. Il a suffi des quelques dernières années pour que cet endroit au charme d’antan revête l’apparence d’un terrain vague. Les photographies qui accompagnent cet appel datent quelque peu certes mais elles ont le mérite de rappeler l’aspect que ces lieux ont connu. On y distingue parfaitement des pierres tombales et des stèles funéraires dressées. Il est cependant à noter que plusieurs de ces monuments ont aujourd’hui disparu…

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La situation actuelle, indigne, ne peut donc perdurer plus longtemps. C’est pourquoi un comité de villageois, soutenu par le Cercle historique de Comblain et du pays d’Ourthe & Amblève, a pris l’initiative d’entreprendre la réfection, voire la restauration des lieux. Cela suppose que l’ensemble des tombes & caveaux, desquels beaucoup d’inscriptions ont entre-temps disparu, soient pourtant identifiés et répertoriés.

Un appel est donc lancé à la population de Comblain-au-Pont demandant à toutes les familles, ou toute personne ayant des proches inhumés dans le cimetière St-Martin, de se manifester dès que possible afin de mener ce travail à bonnes fins. Vous pouvez bien entendu communiquer vos renseignement à la Petite Gazette qui se verra un plaisir de les transmettre à qui les attend. Vous avez là une réelle occasion de participer à la sauvegarde d’un intéressant patrimoine, ne laissez pas passer cette opportunité.

Contact pour la Petite Gazette : henry-rene@hotmail.com

GUÉS PAVÉS ET « QUAI » DANS LE LIT DE L’AMBLEVE

La Petite Gazette du 26 août 2009

LE GUÉ PAVÉ DU HALLEUX

Madame Christine Heinesch œuvre au sein du groupe de travail « tourisme » du Contrat de rivière de l’Amblève qui souhaiterait mettre en valeur le gué pavé du Halleux, antique passage d’eau permettant aux hommes et aux bêtes de franchir la rivière.

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« C’est, à notre connaissance, m’écrit-elle, le seul gué pavé sur l’ensemble du bassin hydrographique de l’Amblève.

En rive droite de la rivière, il existe un panneau qui reprend des informations sur le gué. C’est d’ailleurs sur ce panneau que nous avons pu voir une photo ancienne. Nous ne savons malheureusement pas où trouver le cliché original.

Ce panneau ne se trouve pas sur un lieu de passage et depuis le panneau, il n’y a pas de vue sur la rivière !

En rive gauche, il existe un « support-panneau » mis en place par les pêcheurs de l’UPOA mais qui n’est plus utilisé. Il est placé au centre du hameau du Halleux, en bord de rivière et à 20 m du gué. Idéal !

Avec l’accord et la participation des pêcheurs, nous pourrions y mettre une information sur le gué. Au niveau du texte, nous avons pu trouver de la documentation, notamment via des données de feu Emile Detaille (Les Echos de Comblain, mars 1982, n°3) et le travail de l’UPOA.

Pour compléter notre information, nous souhaitons pouvoir y mettre également une photo de l’utilisation ancienne de ce gué : passage de charrette par exemple. Nous avons beaucoup de mal à trouver cette photo. Se trouvera-t-il un lecteur de La Petite Gazette qui pourrait nous mettre sur la voie de ce document que nous aimerions pouvoir scanner afin de le présenter ? Nous l’espérons et remercions d’ores et déjà toute personne qui pourra orienter nos recherches. »

Il serait vraiment chouette que ce document puisse être découvert grâce à vous car cela permettrait de sauvegarder la mémoire d’un endroit très particulier et appartenant maintenant au patrimoine collectif. Si vous pouvez répondre à cet appel, le plus simple est de vous mettre en relation avec La Petite Gazette qui établira le contact.

La Petite Gazette du 30 septembre 2009

LE GUÉ PAVÉ DU HALLEUX

Vous vous en souviendrez, il y a quelque temps, La Petite Gazette a relayé la demande de Madame Christine Heinesch qui œuvre au sein du groupe de travail « tourisme » du Contrat de rivière de l’Amblève et qui souhaiterait, avec l’aide de « Qualité – village – Wallonie », mettre en valeur le gué pavé du Halleux, antique passage d’eau permettant aux hommes et aux bêtes de franchir la rivière.

Ma correspondante rappelait fort utilement que : « C’est, à notre connaissance, le seul gué pavé sur l’ensemble du bassin hydrographique de l’Amblève.

En rive droite de la rivière, il existe un panneau qui reprend des informations sur le gué. C’est d’ailleurs sur ce panneau que nous avons pu voir une photo ancienne, mais nous ne savons malheureusement pas où trouver le cliché original et aimerions pouvoir compter sur l’aide des lecteurs pour le découvrir. »

Monsieur Michel Bartholomé, un lecteur fidèle d’Aywaille, a profité des beaux jours de l’arrière-saison et du fait que les eaux de l’Amblève soient particulièrement basses en ce moment pour partir à la recherche des traces de ce gué. Sur le chemin du Halleux, il s’est arrêté à Raborive, face aux ruines de Neufchâteau-sur-Amblève, pour découvrir les vestiges de ce qui était, manifestement, un autre gué pavé dans l’Amblève.001

Cet antique gué, rappelle M. Bartholomé, permettait le passage de l’Amblève pour accéder à la verrerie qui existait jadis sur la rive droite de l’Amblève ainsi que l’indique cet extrait de carte :

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Pour permettre à tout un chacun de préciser tout à fait l’endroit, mon correspondant a joint à son envoi cette magnifique carte postale indiquant parfaitement où se trouve ce gué.

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La semaine prochaine, nous suivrons M. Bartholomé jusqu’au gué du Halleux, qui ne pourra plus être désigné comme étant le seul gué pavé sur l’Amblève…

La Petite Gazette du 7 octobre 2009

LE GUÉ PAVÉ DU HALLEUX

La semaine dernière, je vous rappelais la demande de Madame Christine Heinesch qui œuvre au sein du groupe de travail « tourisme » du Contrat de rivière de l’Amblève et qui souhaiterait, avec l’aide de « Qualité – village – Wallonie », mettre en valeur le gué pavé du Halleux, antique passage d’eau permettant aux hommes et aux bêtes de franchir la rivière.

« En rive droite de la rivière, écrit ma correspondante, il existe un panneau qui reprend des informations sur le gué. C’est d’ailleurs sur ce panneau que nous avons pu voir une photo ancienne, mais nous ne savons malheureusement pas où trouver le cliché original et aimerions pouvoir compter sur l’aide des lecteurs pour le découvrir. »

Monsieur Michel Bartholomé, d’Aywaille, est parti à la recherche de ce gué, ce qui lui a permis de nous présenter, dans notre dernière édition, un autre gué pavé, sous les ruines de Neufchâteau-sur-Amblève. Il a, bien sûr, poursuivi son chemin et, profitant toujours de l’étiage de l’Amblève, a pris des clichés qu’il vous propose de découvrir. Tout d’abord, resituons correctement l’endroit, nous sommes au Halleux. 002

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Comme le montrent ces photos, c’était un moment particulièrement propice pour découvrir ces vestiges.

Un grand merci pour nous avoir fait partager les découvertes de cette excursion sur les rives de l’Amblève. Quelque chose me dit que nous n’en avons pas terminé avec les gués sur l’Amblève ; je sais, en effet, que des lecteurs et des lectrices, sur les traces de ces vestiges, se sont parlé sur les rives de la rivière des aulnes… Une suite sera donnée bientôt grâce aux conclusions de l’enquête qui est menée sur place et dont les premiers indices se montrent très prometteurs. A suivre donc…

La Petite Gazette du 14 octobre 2009

AU HALLEUX, IL N’Y A PAS EU DE GUÉ PAVÉ !

Cela en surprendra peut-être plus d’un, mais le fait est clairement établi maintenant. Expliquons-nous. C’est grâce à l’appel lancé par Mme Heinesch dans le cadre du contrat rivière que plusieurs lecteurs ont entrepris une enquête très minutieuse et, après s’être concertés et avoir confronté leurs découvertes et de nombreux documents, ils pouvaient affirmer que, à cet endroit, l’Amblève n’a pas été traversée par un gué pavé. Evidemment, il y a eu quelque chose… ils ont découvert ce que c’était. Voici comment ils en sont arrivés à cette conclusion.

Monsieur Michel Bartholomé, d’Aywaille, utilement secondé par Baby Compère, a consulté de nombreuses cartes : tout d’abord, levée de 1771 à 1778 à l’initiative du comte Joseph de Ferraris, directeur de l’Ecole de Mathématique du Corps d’Artillerie des Pays-Bas (il s’agit de la première carte topographique générale de nos contrées) ; ensuite, une ancienne carte militaire levée en 1868, une autre datée de 1877 et encore une autre gravée en 1881.

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carte militaire levée en 1868, révisée en 1926 (édition de 1933)

Les deux chercheurs ne se sont pas contentés d’analyser des documents, ils ont chaussé leurs bottes et sont allés « patauger » dans la rivière profitant de son faible étiage, pour chercher sur place les vestiges de ce que renseigne cette carte : cette intrigante structure en « L » visible dans le cours de la rivière presque à hauteur de l’entrée du biez.

« Le tracé de cette carte militaire, écrit M. Bartholomé, faisant état d’une structure en « L »,  indiquerait donc la présence d’un barrage et d’un retour en maçonnerie avec à sa droite un trait qui figurerait une vanne d’écluse.

Dommage évidemment que le dragage de l’Amblève de 1971 ait démoli l’essentiel du barrage et la partie supérieure du « petit quai » et que, plus proche de nous, les travaux entrepris par la Société de pêche aient parachevé l’entreprise ! »

Nous l’avions écrit, nos chercheurs aqualiens en ont rencontré d’autres du Halleux même et des informations capitales purent être échangées. Deux dames ont, par exemple, affirmé à nos enquêteurs bottés que « jamais il n’y avait là un gué pavé ! ». Ensuite ce fut la rencontre avec Natalie et Wim Van Obberghen –Dupont, Mme Dupont savait qu’il existait, chez sa maman, des photos de ce que montrait la vieille carte. Elle les a cherchées et … trouvées ! Les voici :

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« Voici, écrit cette dame, les photos retrouvées chez ma mère où l’on voit bien les vestiges de ce qui aurait bien été un « quai de chargement » ou un « quai pour mettre les bateaux à sec ».

Quand on regarde les cartes, nous pouvons vraiment croire qu’au petit pont métallique il y avait un genre d’écluse qui laissait passer l’eau pour alimenter le bief du moulin d’une part et d’autre part qui permettait, en étant fermée, de mettre le petit quai à sec pour ranger les bateaux, on voit bien sur les photos la forme arrondie du mur. Quand on ouvrait à nouveau l’écluse, l’eau remontait sur le petit quai, ce qui permettait aux bateaux de repartir sans problème, voilà ce qui nous semble le plus logique.

Les vestiges que l’on voit sur les photos, ont été détruits lors de la drague de l’Amblève dans les environs des années 71, 72.

En second lieu, en ayant encore parlé avec mon papa, celui-ci prétend que le moulin, dans les années 1925-1926, était une petite usine où l’on fabriquait des chaudrons (une chaudronnerie) car mon grand-père y avait été engagé comme apprenti dans ces années-là.
Voilà toutes les infos recueillies à ce jour mais continuons nos investigations! »

Oui, surtout continuez pour nous communiquer d’aussi intéressantes informations.

La Petite Gazette du 21 octobre 2009

LE « GUÉ » DU HALLEUX…SUITE DE LA SAGA

J’aime à vous permettre de découvrir cette réflexion de M. Wim Van Obberghen, l’époux de Mme Natalie Dupont qui, la semaine dernière, nous a présenté cette très belle photo de la structure maçonnée visible dans le lit de la rivière au début des années 1960.
« En tenant compte de tous les articles écrits à ce sujet, de la carte militaire, des photos de l’ancienne construction et du fait que le halage change de rive en amont du barrage, j’arrive à la conclusion qu’il y a certainement eu un gué (pavé ou non) en aval du barrage. Le halage était sur la rive droite, tandis qu’en amont  il était sur la rive gauche.
Il y avait certainement une différence de niveau assez importante entre l’aval et l’amont du barrage et, sachant que l’Amblève était navigable jusqu’à Sougné, je me pose la question suivante : Est-ce que la construction en « L », l’écluse et le plan incliné, dont on voit encore les restes sur place, ne faisaient pas partie d’un ouvrage servant à faire passer barges et chevaux de l’autre côté du barrage ? »

Voilà une nouvelle question qui devrait susciter un regain d’intérêt chez les passionnés…  M. Michel Bartholomé, très impliqué dans cette recherche trouve déjà l’hypothèse très logique :
« Le transport des pierres extraites dans les nombreuses carrières de la vallée de l’Amblève a dû certainement être la raison de cette infrastructure. Le type de construction et les matériaux employés, pierres en petit granit façonné en seraient une preuve. »

LES BELLES CHAPELLES DE NOS REGIONS ET LEURS HISTOIRES…

A ce jour, le 29 juillet 2017, ce sont 915 Petites Gazettes sous ma plume qui ont été publiées et, parmi les nombreux aspects de nos patrimoines régionaux évoqués dans mes chroniques hebdomadaires, les chapelles de nos régions ont occupé une place importante.

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Leur histoire et leurs histoires vous ont tellement passionnés que cela m’a donné l’envie de présenter nombre d’entre elles dans un ouvrage paru en 2016 : Vertiges du Passé, Nos Chapelles d’Ardenne, de Condroz, de Famenne et d’Ourthe-Amblève.

Cependant bien d’autres témoins encore de la piété populaire qui anima nos aïeux existent toujours dans nos villages, nos hameaux, nos campagnes ou nos bois. Ci-dessous, je vous en ai rassemblé une première série qui, bien entendu, appelle une suite prochaine.

Répondant ainsi à une question fréquemment posée, mon ouvrage sur les Chapelles est toujours disponible. Si vous souhaitez l’acquérir, il vous suffit de verser 20€ (port postal gratuit pour la Belgique) sur le compte BE29 0682 0895 1464 de P.A.C. Awaille avec la communication « Chapelles + vos nom, prénom et adresse complète ». Cet ouvrage vous sera alors envoyé dans les délais les plus brefs.

 

La Petite Gazette du 17 mai 2000

LA CLOCHE DE LA CHAPELLE DE SOMAL A RESONNE

    Muette depuis le 8 avril 1956, la cloche de la chapelle de Somal a tinté à nouveau ce 11 février 2000. Monsieur Maurice Grün a estimé, à juste titre, que cela valait bien une évocation dans La Petite Gazette.

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Mon correspondant a tenu a apporté quelques informations historiques à propos de cet édifice :

« Les fondations datent du XIe siècle. Des écrits évoquent la chapelle, sans la citer précisément, dès 1028. Elle devait faire partie de la donation confirmée à l’église de Havelange par l’empereur Conrad, au même titre que les chapelles de Maffe et de Havelange.

    Vers 1650, la messe y était célébrée par le curé d’Havelange, le dimanche et les jours de fête. La chapelle actuelle date de 1636, une porte en plein cintre y donne accès. Elle porte les clous de la porte originelle. Elle s’ouvre par un mécanisme spécial, en bois, commandé par une clé en fer forgé que seul le préposé à sa garde peut manier (cf. Adolphe Pickart, Le Val de Somme).

La chapelle fut exhaussée vers 1750.

Un obit démontre que cet ancien oratoire appartenait aux barons de Vivario ; finalement, de succession en succession, une bonne trentaine de propriétaires ont fait don de leurs parts pour réunifier le domaine de la chapelle de Somal.

La chapelle renferme quelques pièces intéressantes : le retable du maître-autel présente une toile inspirée de Rubens,  le Christ montrant ses plaies aux apôtres. On trouve également une crédence du siècle écoulé, un bénitier et un banc de communion du XVIIe siècle. En outre, trois sculptures en bois polychromé orent la chapelle : un Christ en croix, un St-Roch, à l’ange et au chien, et un St-Clément, invoqué contre la goutte.

Le 11 février dernier, Cyprien Simal, doyen de Somal et gardien traditionnel de la chapelle, a fait tinter la cloche de la chapelle, muette depuis le baptême de Michel Bouvy, le 8 avril 1956. Ce symbole si représentatif ponctuait, de la meilleure façon qui soit, la fin des travaux de restauration du toit et de renforcement des maçonneries du chœur. »

Précisons encore, à toutes fins utiles, que l’oratoire « chapelle St-Roch », saint invoqué pour se protéger de la peste, est maintenant monument classé.

Dans les semaines à venir, nous aurons le plaisir de vous inviter à la rencontre ou à la découverte d’autres chapelles de nos belles régions.

La Petite Gazette du 7 juin 2000

LES VIEILLES CHAPELLES DE NOS CAMPAGNES ET DE NOS FORETS

   Monsieur André Fagnoul, de St-Séverin, vous lance un appel à propos de ces vieux monuments, vestiges de la piété et de la ferveur populaires de nos aïeux.

« Construites souvent dans des endroits isolés, campagnes ou bois, ou encore le long des routes ; c’est à nous, lecteurs de La Petite Gazette, qu’il revient de faire revivre et parler ces édifices.

Dans le bois de Maynery St-Séverin ou Aux Houx, se trouve une chapelle construite au XVIIe siècle. Je ne sais à qui elle est dédiée. Quand j’étais jeune, avec mes parents, nous  y allions souvent.

002        cliché datant de 1930 environ

A l’intérieur, au-dessus de l’autel, était écrit « Oh ! Marie conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à vous. » A droite, un bougeoir à sept branches, à gauche, le « Je vous salue Marie » ; au milieu, un prie-Dieu, au mur, des deux côtés, des remerciements pour des grâces obtenues et un petit tronc. Il y a cinq ou six ans, cette chapelle a vu le passage de vandales ; tout a été détruit, il ne restait que les quatre murs, et encore ils étaient abîmés. Avec le curé du village, l’abbé Bienvenu, et mon voisin, Léon Lallemand, nous avons tout reconstruit et restauré.

Seul l’Ave Maria et le banc prie-Dieu étaient encore intacts. Parmi les remerciements cassés en petits morceaux, j’ai retrouvé un fragment portant la date de 1693, ce qui me fait penser que cette chapelle a pu être élevée au dix-septième siècle. Elle est accessible par la rue du moulin de Falogne, cent mètres plus loin que le moulin, à droite, se trouve l’entrée du bois ; il vous suffit de longer la prairie pendant une centaine de mètres et vous la verrez, à droite, blottie dans la verdure. Malheureusement, nous avons dû la protéger en plaçant des grillages métalliques cadenassés devant la porte et les fenêtres. »

003La chapelle restaurée en 1995 par l’abbé Bienvenu et MM. Léon Lallemand et André Fagnoul 

     Qui pourra nous apporter des renseignements sur cette chapelle, son histoire, qui l’a fait édifier, à qui était-elle dédiée, quel culte y était rendu ? Comme d’habitude, tout ce que vous savez nous intéresse. D’avance, un grand merci.

La Petite Gazette du 27 septembre 2000

UNE CHAPELLE ORIGINALE A SOMME-LEUZE

Monsieur Maurice Grün, de Somme-Leuze, est particulièrement attaché au patrimoine régional et à ses traditions. Partant du principe que « rien n’est aimé s’il n’est connu », mon correspondant aime à nous entretenir de ce qui fait le paysage de sa campagne.

« A Vieille Leuze, la chapelle N D de Lourdes, lui dédiée en 1933, remplace la croix de Saint-Roch et porte en fait son nom.

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Il n’y a pas bien longtemps, elle était surmontée d’un Christ en béton moulé, aujourd’hui disparu. Sa particularité provient du fait que sa bâtisseuse achetait, chaque année, une statuette en plâtre destinée au l’autel de son édicule. L’abbé Tinant, curé de la dernière guerre, de passage lors d’une procession, qualifia la chapelle de « musée Saint-Roch », comme le cite l’abbé Hacherelle. Jugez plutôt :

« Autour de N.D. de Lourdes, saint Monon et son veau, l’enfant Jésus de Prague, saint Joseph, saint Donat, sainte Marguerite, sainte Rita, saint Eloi et saint Roch. Et encore au pied de la Vierge, le frère Mutien. Attendez : un Sacré-Cœur de grand format, une imposante sainte Brigitte fixés au mur. Une statuette de Saint-Roch de grande valeur a été mise à l’abri des tentations. Au-dessus de l’autel, trois panneaux en bois représentent la Vierge, le Sacré-Cœur et le Christ en croix. »

   Et mon correspondant de conclure de façon plaisante : « admirons la foi de ces bâtisseurs, mais reconnaissons qu’en leur oratoire, on ne sait à quel saint se vouer ! »

La Petite Gazette du 27 septembre 2000

D’ETONNANTS VITRAUX INTERPELLENT ET INTRIGUENT A MONT COMBLAIN

   Monsieur Jacques Defgnée, de Mont Comblain, prépare, avec les membres de l’a.s.b.l. « La chapelle de Mont », une exposition qui, l’an prochain, mettra à l’honneur la chapelle bien entendu, mais aussi son ensemble unique  en Province de Liège, et pourtant non répertorié, de quatre vitraux qui commémorent la Résistance pendant la guerre 40 – 45 et, plus précisément, le groupe Bayard et Les Mouettes Blanches. Bien entendu, les responsables de cet intéressant projet ont déjà réuni de nombreuses informations sur le sujet en puisant dans la mémoire de quelques spécialistes locaux, mais aussi en faisant une lecture très attentive de l’excellent mensuel « Les Echos de Comblain ». Néanmoins, certains documents suscitent encore de nombreuses interrogations ; aussi Monsieur Defgnée a-t-il, tout naturellement, pensé mettre les lectrices et les lecteurs de La Petite Gazette à contribution.

Nous aurons l’occasion, dans les semaines à venir, de nous pencher de plus près sur le passé de cette chapelle, mais, en attendant, je vous livre le premier document qui réclame des précisions…

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Quelqu’un pourra-t-il nous aider à identifier les enfants photographiés sur cette ancienne photographie ? La moindre indication pourrait s’avérer essentielle ; aussi, si vous pensez reconnaître qui que ce soit sur ce cliché, je vous engage vivement à m’envoyer un petit courrier.

La Petite Gazette du 25 octobre 2000

L’ERMITAGE DE SAINT THIBAUT A MONTAIGU

   A plusieurs reprises déjà, La Petite Gazette a ouvert ses colonnes pour présenter ce site extraordinaire et pour y rappeler l’extraordinaire dévotion dont il est toujours le témoin.

Le responsable de cet ermitage, cette personne qui est présente sur les lieux tous les week-ends pour y accueillir les visiteurs a eu la bonne idée de me transmettre encore quelques documents relatifs à ce site au passé remarquable.

«Ici s’élevait, explique le document remis aux visiteurs, dès le onzième siècle, le château-fort des Comtes de Montaigu, descendants des Normands qui avaient conquis la contrée où coulent l’Ourthe, la Vesdre et l’Amblève. Pour cette raison, ils seront dénommés « Prévots des rivières » (…) En 1413, le château est incendié par Antoine de Brabant, frère du Duc de Bourgogne, venu faire prêter obédience à ses nouveaux sujets du duché de Luxembourg, dont il vient d’hériter de sa tante Charlotte. Le Comte de Montaigu s’y refuse : la vengeance, c’est le feu. Les ruines du donjon se trouvent sous la butte du calvaire.

La chapelle castrale a été dédiée à saint Thibaut. Elle a disparu avec le château, mais le culte a continué à la fontaine. En 1600, à la suite de deux miracles importants, on y élève une grande croix dont les pèlerins emportent des éclats en guise de souvenirs. En 1608, le calvaire est érigé et, dans le pied de la croix, une niche abrite une statue de St-Thibaut : elle mesurait 30 cm, le saint était vêtu en ermite (avec une robe noire) ; parvenue jusqu’à nous, elle a été volée en 1968 !

Le culte prend une telle ampleur que les gens réclament une chapelle. La Comtesse Jocelyne de la Mark décide de leur donner satisfaction, mais meurt en 1626. Le projet est repris en 1639 et exécuté par Sire Jamotte, curé de Marcourt. Les pierres sont trouvées sur place. Hotton fournit la chaux, Dochamps les ardoises, Marcourt le bois. Comme assise, on arase une tour de défense « la plus avancée vers Marcourt ». Vers 1645, l’ermitage est construit. La chapelle est consacrée en 1660. Les ermites ont résidé ici par intermittence jusqu’en 1968. Les bâtiments ont été classés en 1973.  1999 et 2000  verront la restauration des toitures, de la butte – calvaire et de la source.

Saint Thibaut est né vers 1033 à Provins, en Champagne, et mort en 1066 à Vicence, en Italie. Renonçant à la vie princière, il était comte de Champagne, il part avec son ami Gauthier vivre la vie de pèlerin, de charbonnier, d’ermite. Deux ans avant sa mort, il est ordonné prêtre et entre dans les ordres des Camaldules. Ainsi le représente, vêtu de blanc, sa statue dans la chapelle. Il est atteint d’un tel degré de sainteté que sa renommée se propage d’Italie, où il s’est fixé, à toute la Lotharingie et ce dès avant sa mort. La dédicace de la chapelle s’explique sans doute par une parenté avec les Comtes de Montaigu. »

Au-delà de ce que disent les mots, mon souhait serait que ceux et celles qui ont visité ces lieux, ceux et celles qui y ont fait leurs dévotions nous relatent le pourquoi de leur visite et ce qu’ils en ont retiré. J’aimerais beaucoup aussi que l’on me reparle des vertus de l’eau de la fontaine, des divers rituels auxquels se livrèrent les pèlerins … Bref, tout ce que vous savez sur ces lieux m’intéresse et je gage que cela intéressera énormément de lectrices et ce lecteurs.

La Petite Gazette du 29 novembre 2000

L’ERMITAGE DE SAINT THIBAUT A MONTAIGU

   Il y a un mois, je demandais aux personnes qui avaient fait leurs dévotions en ce lieu à nous en parler ; c’est ce qu’a fait, avec beaucoup de gentillesse Monsieur Gustave Etienne, de Natoye.

« Je suis né le 11 décembre 1920, me dit-il, et, alors que j’avais dépassé l’âge de deux ans, je ne manifestais toujours pas le désir  de parler. Mon père, originaire de Hiver, La Roche, connaissait cet ermitage et il m’y a conduit. Je me souviens très bien de la chapelle et de l’eau de la fontaine. J’en ai bu et mon père m’a lavé la figure avec. Après ces dévotions, je me suis mis à parler. J’ai souvent raconté cette pieuse démarche. Bien entendu, mon épouse et moi-même y sommes retournés avec nos deux gamins. Nos petits-enfants n’ignorent pas non plus l’ermitage de saint Thibaut, en qui nous gardons la foi. »

Qui viendra, à son tous, évoquer pour nous sa ou ses visites à l’ermitage de Montaigu et nous dire ce qu’il en retira ? J’attends vos courriers avec beaucoup de curiosité.

La Petite Gazette du 29 août 2001

LA CHAPELLE SAINT-MORT A HAILLOT

    C’est grâce au fidèle max-Léon Jadoul, d’Arlon, que je puis vous proposé cette ancienne carte postale représentant la chapelle Saint-Mort, située à Saint-Mort-au-Bois, dans l’entité  de Haillot.

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« Ce saint est toujours vénéré au pays condruze. Saint Mort est décédé en 913 indique une pierre placée devant l’autel surmonté de sa statue. Cette chapelle a, hélas, fait l’objet de dégradations et son mobilier a été volé. »

La Petite Gazette du 8 octobre 2003

REVOICI UNE PETITE CHAPELLE DONT ON VOUDRAIT CONNAITRE L’HISTOIRE

   Monsieur Maurice Grün, de Durbuy, comme ses amis de Petit Han, est passionné par le patrimoine qui égaie son quotidien. Il est également interpellé par le passé et l’histoire de tout ce qui l’entoure.

« Chaque fois que je quitte ma retraite sauvage dans les fonds de Petite Somme, je passe à proximité de cette jolie chapelle en excellent état et bâtie en briques, comme le voyez sur la photo que je joins. A son fronton, je lis : «Bienheureux saint Donat, de la foudre, préservez-nous »

Elle est bâtie depuis… à Petit Han, Durbuy bien sûr, au croisement de la grand-route de Barvaux et de la rue du Vieux Mont.

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Invoque-t-on encore Saint Donat contre la foudre, comme on allume la bougie de la Chandeleur en cas d’orage ?

Quid de cette chapelle ? De quand date-t-elle ? Plus ou moins récemment ? Des briques et de la pierre… pourquoi l’avoir bâtie ?

Elle a donc une histoire. Y a-t-il ou y a-t-il eu un culte qui lui était spécifiquement lié ? Si oui, lequel et quand ? Y allait-on en pèlerinage ?

Qui nous aidera à répondre à toutes ces questions, car nous sommes vraiment sans références ? Notre reconnaissance est, d’ores et déjà acquise à tout qui nous éclairera… »

La Petite Gazette du 30 décembre 2003

UN ROBOT TOMBÉ  À LIÈGE EST À L’ORIGINE DE LA CONSTRUCTION D’UNE CHAPELLE À PETITE-SOMME

003Monsieur Jean Courtois, de Somme-Leuze, nous conte cette étrange histoire.

« A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, un robot tombe sur le couvent des Sœurs de la Charité de Cointe. Ce couvent avait pour Mère supérieure la fille du comte Charles de Vaux, propriétaire d’un château à Petite-Somme.

Le couvent étant très endommagé, les Sœurs vinrent s’installer au château accompagnée d’un aumônier, l’abbé Francois Willem.

   En 1944, lors de la retraite allemande, une charrette, tirée par un cheval, venait de Somme-Leuze en direction de Petite-Somme, elle était remplie de soldats allemands (des SS de triste réputation). A l’église, ils commencent à monter la route du village. Il y avait alors un nid très important de résistants à la ferme des basses, exploitée à l’époque par Emile Piron. Une rencontre entre les Allemands et les résistants aurait été catastrophique.

L’abbé Willem, accoudé à une fenêtre du château, imaginant le nombre de victimes que ferait pareille rencontre, fit la promesse de faire bâtir une chapelle en l’honneur de N-D de Lourdes si tout se passait sans casse.

L’abbé avait vraisemblablement une bonne cote auprès du Très-Haut car, à mi-côte, les Allemands firent demi-tour pour se diriger vers Septon. Là, ils rencontrèrent des maquisards et  bien des morts et des blessés restèrent sur le terrain.

En 1946 –1947, sous l’impulsion de l’abbé, les habitants de Petite-Somme se mirent au travail. Les pierres furent amenées du Bois des Roches, au lieu dit Sur Ourmont, avec un tombereau et un cheval.

Joseph Courtois mit, gracieusement, à disposition le terrain pour bâtir la chapelle. Aidé par son frère Louis, ils retroussèrent leurs manches et, en quelques semaines, la chapelle était bâtie.

Elle fut inaugurée, en grande pompe, à l’occasion d’une grand-messe dite par l’abbé lui-même. La bénédiction fut suivie d’une réception réunissant les autorités communales et paroissiales, mais aussi la fanfare et les personnes qui avaient participé à cet événement.

C’est avec émotion que je vous fais ce récit car, âgé de dix-sept ans alors, j’ai vécu ces faits. J’en profite pour remercier toutes les personnes qui entretiennent ce lieu béni. »

Vous avez peut-être participé à cette inauguration ? Vous en avez peut-être conservé des souvenirs ? Penserez-vous à les partager avec nous ? Nous donnerez-vous l’occasion de voir les photos qui ont certainement été prises à cette occasion ? D’avance un grand merci.

La Petite Gazette du 18 février 2004

A LA CHAPELLE DE TINSEUBOIS PETIT-THIER

   Grâce à Mme Germaine Jeanpierre, de Beaufays, nous pouvons évoquer, cette semaine, l’histoire d’une petite chapelle élevée, il y aura bientôt 150 ans, dans les bois des environs de Vielsalm. Le texte qu’elle destine à ces colonnes est largement inspiré d’un écrit commémorant le centième anniversaire de la première messe qui y fut célébrée.

   « Tinseubois, haut lieu de pèlerinage et de prière, est situé dans le calme de la forêt, près de Petit-Thier, dans un endroit boisé d’épicéas, joignant la forêt domaniale du Grand Bois, entre Petit-Thier et Commanster, à environ sept kilomètres de Vielsalm et à treize kilomètres de Saint-Vith.

tinseubois   C’est là qu’est blottie la chapelle dédiée à Notre Dame de Lourdes, bâtie 20 ans après les apparitions à Bernadette, par la famille Rotsart de Hertaing, qui habitait la villa voisine.   Vers 1852, le baron de Pellaert de Gand fit construire, à Tinseubois, une habitation dont il ne reste plus que la cour pavée et les étables. Aux environs de 1857, c’est la famille Rotsartt de Hertaing, de Bruxelles, qui vint s’y établir (maison forestière actuelle).

Madame Rosalie Petit, épouse en deuxième noce d’Idesbalt Rotsart, assez tôt, devint souffrante : une jambe nécessitait de tels soins que l’amputation fut même envisagée. A l’époque, on parlait de Lourdes et de ses miracles. Madame Rotsart y mit toute sa confiance et y entreprend un pèlerinage. L’amputation est évitée et, en reconnaissance à la Vierge, elle fait construire la chapelle, dédiée à Notre Dame de Lourdes.

C’est vers 1878, sous le pastorat du curé Gérard, qu’elle aurait été édifiée. Ce n’était alors qu’une très humble chapelle qui se composait uniquement du chœur existant encore aujourd’hui.

A gauche de la statue de Notre Dame, on installa, sur un piédestal, une jambe en plâtre, grandeur nature, enlacée d’un ruban bleu rappelant le miracle accompli. Le bruit de cette guérison se répandit et, de partout, on vint implorer Notre Dame de Trinseubois. Les murs se couvrirent d’ex-voto, de jambes en plâtre de toutes dimensions, parfois façonnées très artisanalement (il en reste une sur l’autel). La chapelle devint trop exiguë, on lui ajouta une nef et on la meubla de chaises à fond de paille.

La première messe y fut célébrée le 16 juillet 1883. La famille Rotsart, qui quitta Tinseubois en 1903, fit construire un muret de délimitation de la chapelle et la confia au curé de Petit-Thier.

Pendant la dernière Guerre, les troupes allemandes la transformèrent en écurie. Elle est maintenant restaurée, mais, hélas, pour « faire plus moderne » peut-être, on a enlevé, à l’indignation de nombreux pèlerins, les ex-voto qui en garnissaient l’intérieur.

Depuis le 18 avril 1962, suite à un accord avec l’Etat belge (Eaux et Forêts), elle est, de même qu’un terrain de 630 m2, la propriété de la Fabrique d’église de Petit-Thier. Les habitants des localités voisines, ainsi que des pèlerins des cantons de l’Est, viennent y prier régulièrement.

Sous le patronat de feu l’abbé Cahay, curé de Petit-Thier, la messe y était organisée, en, 1908, 1923 et 1946, le lundi de la Pentecôte et le 15 août.

Le Ministère de l’Agriculture (Eaux et Forêts), par arrêté du 13 octobre 1961, autorise les pèlerins à se rendre à la chapelle, de jour, même en voiture, par les chemins existants. »

LA CROIX REUTER A MARCHE-EN-FAMENNE

La Petite Gazette du 1er juin 2011

UNE BELLE CROIX D’OCCIS A MARCHE

Monsieur Francis Roufosse, correspondant passionné par l’histoire de la Famenne, évoque aujourd’hui ce qu’il définit comme un « patrimoine « mineur », rare et souvent sous-estimé de nos campagnes : les croix d’occis.

Les croix d’occis – à ne pas confondre avec les potales et autres croix dressées au croisement des chemins – constituent un patrimoine monumental mineur dont on ignore très souvent l’existence et la richesse. Elles sont toujours les témoins d’une mort naturelle, accidentelle ou criminelle survenue à l’endroit de leur érection. Personnellement, je n’en connais que trois sur le territoire de Marche-en-Famenne.

Celle dont il est question  aujourd’hui fut dressée au début du XVIIIe siècle, le long d’un petit sentier forestier qui serpentait de Marche à Bourdon. Elle fut par la suite déplacée et érigée dans le talus le long d’une route du domaine des Rossignols. En grande partie rongée par le temps et submergée par les ronces et les buissons, elle est devenue aujourd’hui pratiquement invisible aux yeux des passants.

Elle rappelle la mémoire d’un jésuite du Collège de Marche-en-Famenne – le Révérend Père Reuter – dont le corps fut trouvé sans vie «en deçà de la grosse Haie de Bourdon, au lieu-dit Sur les Hys». Le texte gravé dans la pierre reflète bien le grand rigorisme religieux de l’époque :

Dessin croix Reuter

 

 

 

ICY LE RP REUTER DE LA Cnie DE JESU (…) RECTEUR DU COLLEGE A MARCHE INVOCANT LE St NOM DE DIEU EST TOMBE MORT LE 18 OBRE 1731. PASSANTS C’EST UN ORACLE MUET QUI VOUS AVERTI DE V.RE HEVRE DERNIERE P. DIEU POUR SON AME

RIPA.

Accompagnés des chirurgiens Pierre et Jean Garde, la Cour s’était rendue sur les lieux et avait découvert  le Révérend Père Reuter étendu sans vie «le visage tourné vers le ciel, la bouche remplie d’écume».

Les experts observèrent «que la face du cadavre était enflée de pustules livides occasionnées par un sang extravé» et conclurent à une mort naturelle «produite par un catar suffocatif ».

Le Père Mester, au nom de la Compagnie de Jésus, reçut alors de la Cour le permis d’inhumer.

Dans son livre «Marche-en-Famenne», Henri Bourguignon souligne en effet que, parmi les actes de juridiction administrative de la compétence des mayeur et échevins, outre la surveillance des finances communales, des délits forestiers et champêtres ou encore la visite et l’expertise de bâtiments pouvant menacer ruines, rentraient également dans leurs attributions les «constatations de mort subite pouvant être présumée criminelle».
Notons encore que dans le carrelage de la chapelle Notre-Dame de Grâce à Marche, sont encastrées deux petites dalles funéraires portant les noms de jésuites : Théodore Reuter, mort en 1731 et Alain Dargenlieu, décédé en 1725. »

 

LA CROIX DE CHAUMONT A DOLEMBREUX

La Petite Gazette du 23 février 2011

CONNAISSEZ-VOUS CETTE CROIX A DOLEMBREUX ?

Monsieur Ludovic Delcourt, de Dolembreux, est passionné par les réalités passées et actuelles de son village et, pour vous en convaincre, il vous suffit de visiter le site www.dolembreux.be. Vous y retrouverez notamment les nombreuses informations glanées par les lecteurs de La Petite Gazette à propos de l’aérodrome de Dolembreux. Aujourd’hui, Monsieur Delcourt s’intéresse à l’un des éléments du petit patrimoine de son village et espère que vous pourrez l’aider aussi efficacement que lors de son premier appel.

Parmi les lecteurs se trouvera-t-il quelqu’un susceptible d’aider à l’identification de cette croix et possédant les informations expliquant pourquoi elle a été dressée sur son socle en pierre dans une prairie de Dolembreux (Chaumont). Elle se situe à 30 mètres de la rue d’Esneux sous des arbres, près du lieu dit « trou de Jacques« .
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Le regard attentif de ceux qui s’approchent de cette croix découvre que quelques mots y sont gravés maladroitement. On distingue effectivement les propos suivants :  » on a pas besoin des … » Ces mots sont-ils contemporains de l’érection de cette croix ? Ont-ils eu une suite ? la connaissez-vous ? Bref, tout ce que vous savez sur ce témoin du petit patrimoine de Dolembreux nous intéresse. Aurez-vous la gentillesse de nous communiquer ces renseignements ? D’avance un tout grand merci.

La Petite Gazette du 9 mars 2011

LA CROIX CHAUMONT A DOLEMBREUX

Monsieur Albert Etienne, président de la commission Patrimoine de Sprimont, nous donne tous les renseignements souhaités sur cette croix. Je l’en remercie très chaleureusement.

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« La croix de Chaumont qui tient son nom du lieu-dit voisin « so tchâmont » se situe dans une prairie à 50m en retrait de la rue d’Esneux. Ombragée par 3 chênes remarquables, on y accède par le sentier n°162 qui se dirige vers le cimetière et qui prend naissance entre les immeubles n° 54 et 56. Il s’agit d’une croix en bois (Haut 180cm, Larg 89cm, ép 6,5cm). Rigidifiée par 3 volutes en fer forgé, elle repose sur un socle galbé en pierre calcaire de base carrée et d’une hauteur de 75cm avec la date 1843. Ce socle fragilisé a été renforcé par un carcan métallique de très belle facture avec une fermeture particulière démontrant le savoir-faire de l’artisan forgeron qui l’a réalisé. Le monument est quelque peu dégradé par une inscription postérieure, sauvage et incomplète « ON NA PAS BESOIN DES….. », qui est gravée maladroitement dans la pierre avec des lettres à l’envers. On peut supposer que l’auteur de cette inscription de mauvais goût a voulu manifester ses sentiments antireligieux et marquer ainsi son mécontentement et sa désapprobation quant à l’édification de cette croix.

En ce qui concerne l’origine de ce petit édicule, l’histoire nous rapporte deux versions. La première fait allusion à une croix de souvenance qui rappellerait la mort accidentelle d’un ouvrier occupé à la carrière voisine et dénommée « li trô Djâke » (le trou Jacques) et qui a été comblé depuis longtemps. On y exploitait jadis une variété de grès, sablonneux et tendre couramment dénommée « pîre d’avône » (pierre d’avoine) et que l’on rencontre dans les anciens bâtiments situés au cœur du village en contrebas de l’église.

Une autre version est rapportée dans la légende « Le dernier Sabbat des Grevelles » dû à la plume de J-M Gilson. Pour faire bref, il y est dit qu’au 18e siècle, le champ voisin dénommé « so lès Grevalles » était régulièrement fréquenté par les « Makralles » (sorcières) de la région qui y organisaient traditionnellement leur « Sabbat ». Au lendemain d’une de ces mystérieuses cérémonies nocturnes on retrouva sur place le cadavre de douze personnes avec un poignard planté dans le cœur. Depuis lors, le champ des Makralles était devenu maudit. Bien des années plus tard, en 1843 exactement, la nouvelle propriétaire des lieux Mme Catherine Neuray veuve de Mathieu Lehaire aurait fait ériger la croix en question afin d’exorciser cet endroit frappé de malédiction et d’écarter ainsi définitivement le retour des Makralles.

Je ne peux m’empêcher de rappeler à votre souvenir que la chronique « La Petite Gazette » a contribué indirectement à pérenniser la croix de Chaumont. En effet, dans son édition du 9 février 1992, une fidèle lectrice se désolait pour avoir constaté que la dite croix, usée par les outrages du temps, s’était effondrée et gisait au sol en plusieurs morceaux. Ainsi mise au courant la Commission patrimoine de Sprimont prit les choses en mains et dressa un croquis de l’élément à remplacer. C’est M. Lambinon professeur de menuiserie qui fit réaliser par ses élèves et à l’identique une nouvelle croix en chêne massif. C’est la croix actuelle, remise en place par des bénévoles en 1997. »