LA 106Th U.S. DIVISION A NEUPRE ET AILLEURS…

La Petite Gazette du 24 août 2011

QUELLES ETAIENT LES UNITES AMERICAINES QUI STATIONNAIENT A NEUPRE EN 1944 ?

Il y a quelque temps je vous soumettais la question de Monsieur Philippe Dejasse de Herstal qui aurait souhaité savoir avec précision quelles étaient les troupes américaines qui stationnaient à  l’école catholique à Neupré ainsi qu’au château Englebermont en 1944. Pour vous aider dans votre recherche, Monsieur Dejasse précise que ces troupes étaient là à la mi-décembre.

« D’après mon papa, précise mon correspondant, il y avait alors un hôpital de campagne et l’écusson des soldats aurait été un rond jaune orange cerclé de bleu et présentant, en son centre, une tête de tigre. » Rappelons que si mon correspondant s’intéresse de près à ces troupes c’est parce que, à l’époque, douze de ces hommes ont logé chez ses grands-parents.

Pourrez-vous lui apporter les précisions souhaitées ?

La Petite Gazette du 7 septembre 2011

QUELLES ETAIENT LES UNITES AMERICAINES QUI STATIONNAIENT A NEUPRE EN 1944 ?

Monsieur Philippe Dejasse, de Herstal, qui recherche ces informations, vous indiquait le souvenir de son papa au sujet de l’écusson que portaient ces soldats. Cette indication a suffi à M. Armand F. Collin pour lui apporter bien des renseignements :

« Le badge dont question est celui de la 106th Infantry Division US. Cette division ‘verte’ (n’ayant pas encore connu le feu) venait de se faire étriller dans la Schnee Eifel (près de St-Vith)

Le 17 décembre 44, la région Anthisnes, Hody et alentours fut utilisée comme zone de regroupement et de refonte de cette unité. Les diverses composantes furent réparties dans la région (dans le sens large). Le château de Hody hébergea une unité médicale. Un camp avait été dressé dans les prés le long de la route qui monte vers les Stepennes. Après avoir reçu des renforts, la 106th repartit au front vers le 15 janvier 1945. Des habitants possèdent encore des badges de la 106th. D’autres unités stationnèrent aussi dans la région, notamment le 148th Eng.Bat. »

La Petite Gazette du 14 septembre 2011

LES UNITES AMERICAINES A NEUPRE EN 1944

La question posée par Monsieur Dejasse, de Herstal, vous a conduits à mener quelques recherches :

Monsieur Jean Collin, de Hamoir, tout d’abord précise :

« Si je ne me trompe l’insigne dont parle  M. Dejasse était celui de la  106 ME division d’infanterie   » Golden Lion », il ne s’agissait donc pas d’un tigre mais bien d’une tête de lion sur fond jaune or.

Cette unité  récemment débarquée des USA avait été envoyée vers St-Vith où elle fut réellement décimée par des troupes allemandes aguerries avant d’être envoyée en repos à Plainevaux – Rotheux. »

Monsieur G. Lorquet, d’Abée, est un ancien sous-officier de la police militaire belge et, comme nombre d’entre vous, passionné par l’histoire militaire de nos régions. Il partage l’avis de M. Collin :

« J’ai fouillé ma documentation et me suis référé à l’historien américain des armées Charles B. Mac Donald qui dans son ouvrage « Noël 44, la bataille d’Ardenne » (page 118), ce badge appartenait à la 106e division d’Infanterie que commandait le général de brigade Edward Walter Jones. Cette unité, en raison justement de son badge, était appelée « Golden Lion » ; venant de St-Vith, elle a été engagée, en décembre 1944, au front entre Manderfeld et la trouée de Loshein. »

Un grand merci pour vos recherches.

La Petite Gazette du 5 octobre 2011

A PROPOS DE LA 106TH DIVISION U.S. PRESENTE A NEUPRE EN 1944

Monsieur Michel Pirotton, de Sougné-Remouchamps, apporte de précieux renseignements sur cette unité américaine qui intéresse tant Monsieur Dejasse, de Herstal. Il précise utilement que ces informations ont été puisées dans le livre de Robin Cross Chantecler, Le dernier espoir d’Hitler :

« Il s’agit bien de la 106th Infanterie Division dont voici le badge.

Badge de la 106th division dite « golden lions’ »

Cette division, dont le général major était Alan W. Jones n’avait aucune expérience du combat quand elle monta en ligne le 2 décembre dans la région Schnee Eifel ; elle y subit une lourde perte en hommes. Elle fut ensuite envoyée en renfort à Saint-Vith où le 18 septembre elle dut subir une terrible épreuve contre la 18e Div. de volksgrenadiers qui l’attaqua en quatre endroits, en forme de fer à cheval. Le 19 décembre, ces défenseurs furent soulagés par l’arrivée du 112e régiment d’Infanterie. Le soir du 20 décembre, des groupes d’Allemands avaient enfoncé les lignes américaines et attaqué des postes de commandement. Les américains tentèrent alors d’échapper au pire. La 106e division sortit quasiment décimée par ces combats (elle ne comptait plus alors que 106 hommes) et se retrouva au carrefour de la Baraque de Fraiture où, avec le soutien du 589e Bataillon d’artillerie, elle occupa ce nœud routier. Après plusieurs attaques menées par la 2e Division blindée SS Das Reich, le soir du 22 décembre, les troupes américaines reçurent le renfort de la 87e compagnie blindée ainsi que de deux canons d’assaut motorisés de la Task Force Karre 3e Division blindée. C’est ensuite que la 106th Division fut relevée et mise au repos à Neupré jusqu’aux environs du 15 janvier 1945. »

La Petite Gazette du 26 octobre 2011

DES PRECISIONS UTILES AU SUJET DE LA 106Tth US INFANTERY DIVISION

Monsieur Guy Blockmans lit la Petite Gazette à Bruxelles, il connaît bien notre région car, sa carrière professionnelle à « Wallonie-Bruxelles Tourisme » l’a conduit progressivement à devenir un spécialiste de la Bataille des Ardennes. Il est l’auteur d’une intéressante publication sur le sujet qui conduit le lecteur attentif de villes en villages, de stèles en monuments, de musées en sites ou cimetières militaires rappelant cet épisode essentiel du dernier conflit mondial. Aussi tenait-il à vous faire part de ses commentaires au sujet de cette unité américaine évoquée dans nos colonnes à propos de son passage à Neupré, en 1944 :

« Je me permets de rectifier quelque peu ce qui a été publié ; cette unité n’a pas été décimée, mais ses 422nd et 423rd Infantry Regiments ont été encerclés et faits prisonniers, soit environ 7000 hommes.

En effet, la 106th ID, avec ses 422nd, 423rd et 424th Inf. Reg., ainsi que ses 589, 590, 591 et 592 Field Artillery Battalions, deux Tank Battalions et trois Anti Aircraft Artillery Battalions, plus quelques autres unités telles que Engineer, Reconnaissance, medical… faisant partie du VIIIe Corps avaient reçu l’ordre de relever la 2nd US Infantry Division dans le Schnee Eifel.

La 106th, sur un front de plus ou moins 27 Km, allait occuper une position avancée de défense de Saint-Vith, à partir du 13 décembre 1944. Mais, suite à la progression rapide des troupes allemandes, par le nord et par le sud, la ville de Saint-Vith allait devenir un « saillant américain » dans l’avance allemande. Malgré une résistance acharnée, les 422 et 423 Inf. Reg. Allaient se retrouver coupés de tout ravitaillement et, finalement, encerclés. Les deux régiments se rendirent dans l’après-midi du 19 décembre et furent ainsi faits prisonniers. Quant au 424th Inf. Reg., il continuera à participer à la défense de Saint-Vith. Toutefois, craignant l’encerclement des 20 000 défenseurs du « saillant de Saint-Vith », le 22 décembre, la maréchal Montgomery, commandant le 21 st british Army Group sur le flanc nord, ordonna le repli des troupes sur de nouvelles positions défensives, derrière la rivière Salm.

Les 24, 25 et 26 décembre, les bombardements alliés réduisaient Saint-Vith à l’état de ruines.

 

saint-vith

Une stèle dédiée à la 106th US Infantry Division « Golden Lions » située Kloosterstrasse à Saint-Vith rappelle la bravoure des GI’s »

La Petite Gazette du 30 novembre 2011

A NOUVEAU LA 106TH U.S. DIVISION

Ce n’est pas une surprise pour moi, vous êtes réellement passionnés par l’histoire de l’Offensive des Ardennes et, dans ce domaine également, votre souci de précision est tout simplement remarquable…

Monsieur Fernand Albert, de La Gleize, souhaite revenir sur de récents articles parus à propos de cette division et, notamment, sur une phrase de M. Guy Blockmans qui écrivait qu’après la capture de deux régiments de la division, le troisième, à savoir le 424tt « continuera à participer à la défense de Saint-Vith. » M. Albert pense qu’il serait plus indiqué de dire « participa à la reprise du nœud routier de Saint-Vith » et il explique pourquoi :

« Après la perte de deux de ses régiments dans l’Eifel, la 106e Division d’Infanterie U.S. fut recomposée et sa formation de combat se composa d’éléments disparates, à savoir :

Le 424e Régiment d’Infanterie (le seul appartenant encore à la 106e) renforcé par la compagnie A du 81e génie.

Les 1er et 3e bataillons du 517e Régiment de parachutistes plus la compagnie C du 596e Génie aéroporté, (Le 517e remplace le 112e Régiment d’Infanterie initialement prévu mais déjà en action) commandé par le colonel Graves.

Le 460e bataillon d’artillerie en soutien du 517e P.I.R. (Lieutenant Colonel Cato)

Le 591e bataillon d’artillerie en soutien du 424e R.I. et soutien général.

Deux pelotons des compagnies C et D du 740e bataillon de tanks.

Une compagnie du 643e bataillon de tanks-destroyers ;

Elle est commandée par le général Perrin. Le rôle qu’elle devra jouer dans le secteur de Stavelot est assez limité dans le temps car elle se retirera des combats aussitôt ses objectifs atteints.

Ceux-ci sont les suivants :

Pour le 517e P.I.R. : Franchir l’Amblève à Stavelot et établir une tête de pont.

Le Stockeu et la route du Vieux Château

Bûtai, Vaux-Renard et Lodomez.

Pour le 424e R.I     : Somagne et Hénumont

La vaux, Crête du Faix du Diable, La Coulée, Logbiermé.

Les opérations de ces unités dans le secteur de Stavelot étant trop nombreuses pour être détaillées dans cet article, nous nous contenterons de les résumer très succinctement.

Le 11 janvier, le 517 PIR franchit l’Amblève à Stavelot, établit une tête de pont.

Le 13, la route du Vieux Château et le Stockeu sont nettoyés et l’attaque se poursuit vers La Bergerie, la maison de la Belle Femme, Bûtay, et les lisières sud de Lodomez. La Vaux-renard est dégagée et l’entrée du hameau de Lodomez est atteinte.

Le 15, Refat est atteint, de même que Francheville, puis le château de Houvegné est occupé.

Le 17, les parachutistes atteignent la route de Poteau-Petit-Thier.

Le 424e R.I., qui a relevé le 112e à Wanne, Spineux et Aisomont, attaque vers La Vaux et en direction de Somagne et d’Hénumont. Il reçoit la mission d’investir la colline de Coquaimont pour poursuivre ensuite vers Ennal et R’méster.

L’attaque d’Ennal débute à l’aube du 15 et se poursuit toute la journée. Ce régiment ayant échoué devant Hénumont et à La Coulée, l’Etat-Major de la 106e fait intervenir le 517 P.I.R.

Son 1er bataillon investit Hénumont puis prend la direction de Logbiermé via La Bouhaye et Hoppont. Le village de Logniermé est le théâtre de violents combats. Après la conquête du village, la progression se poursuit le 16 janvier vers la région de Poteau et de Recht.

Lodomez tombe également aux mains des parachutistes qui poursuivent leur progression vers Beaumont.

Le 18 janvier, la 106e Division, qui a atteint ses objectifs est retirée des opérations.

Le 424e régiment part en repos à Trois-Ponts et Stavelot tandis que le 517e R.I.P., rattaché à la 30e Division d’Infanterie, reste sur ses positions et supporte l’offensive de la 75e D.I. pour, finalement, rattachée à la 82e division aéroportée, revenir au bivouac à Stavelot. »

Mon correspondant précise qu’il puise ces renseignements dans l’ouvrage de Serge Fontaine (+), La contre-attaque américaine dans la région de Stavelot, Trois-Ponts et Wanne en janvier 1945.

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