La Petite Gazette du 21 mai 2008
CETTE LOCOMOTIVE CIRCULA ENTRE AYWAILLE ET GRAND-HEID
Monsieur Lucien Wilkin, de Hotton, m’a confié cette très jolie photographie de la locomotive qui, pense-t-il, reliait, sur une voie privée industrielle, la gare d’Aywaille à la carrière de Grand-Heid, qui n’existe plus depuis longtemps précise-t-il. Il aimerait que vous l’aidiez, si cela est possible, à identifier les personnes présentes sur la photographie. Il sera peut-être ainsi possible également de la dater approximativement.
Dans mon livre « Aywaille, Chronique illustrée du XXe siècle, éditions Dricot, 2006, j’ai évoqué cette ligne de chemin de fer industriel dont l’autorisation d’exploitation et les modalités spécifiques, au nombre de 21, ont été précisées, le 30 juin 1900, par Monsieur le Ministre des finances et des Travaux Publics. J’aime à en extraire les quelques articles qui suivent.
Précisons encore qu’il s’agissait là d’une ligne à grande section qui circulait, en suivant d’abord l’accotement de droite, puis, après avoir traversé la chaussée, l’accotement de gauche, des actuelles rues Nicolas Lambercy et du chalet. La traversée de la chaussée sera de telle sorte que le passage, précise le document en question, « ne pourra pas être interrompu plus de deux minutes. Ce passage devra être gardé, au besoin. »
« 14° – La vitesse des trains ne pourra pas être supérieure à dix kilomètres à l’heure. En cas d’encombrement de la route ou à l’approche des attelages, bêtes de charge ou de monture donnant des signes de frayeur, le mouvement devra être ralenti ou même arrêté; au besoin la locomotive ne marchera qu’au pas de l’homme et sera précédée d’un ouvrier intelligent aux frais de l’impétrant.
15: – Le conducteur du train devra signaler l’approche du train à l’aide d’une trompe, d’un sifflet ou autre instrument de ce genre. La vitesse et la composition des trains seront réglées de telle manière que l’arrêt de ceux-ci puisse être obtenu sur un espace de 30 mètres au maximum au moyen des seuls freins manœuvrés par le mécanicien.
16e – Les trains ne pourront circuler sur la voie ferrée comprise sur la route ni avant le lever ou après le coucher du soleil. »
Tous vos souvenirs et photographies liés à cette ligne sont évidemment les bienvenus.
La Petite Gazette du 4 juin 2008
A PROPOS DE LA LOCOMOTIVE DE GRAND HEID
Monsieur Paul Houssonloge, d’Awan-Aywaille, se souvient :
« Né à Niaster-Aywaille, j’ai bien connu la loco de la carrière de Grand-Heid dont la photo a été présentée. Elle était mise au rancard dans son garage, appelé « la centrale », pendant la guerre, vu bien sûr le manque de charbon. Je me rappelle qu’elle portait, à l’avant, une plaque en cuivre avec, gravé, le prénom « Mathilde ». Dès la fin de la guerre, elle fut remplacée par une machine plus grosse, genre de ce qui roulait sur les grandes lignes en Belgique. Celle-ci portait aussi une plaque de cuivre à l’avant avec, cette fois, le prénom « Barbe » (probablement parce que sainte Barbe, fêtée le 4 décembre, était la patronne des carriers.)
Les machinistes que j’ai connus à l’époque étaient M. Jules Mercy, qui habitait rue L. Libert à Aywaille, et M. Demblon, habitant, je pense, à Florzé. Ensuite, et je pense jusqu’à la fin de l’exploitation, c’étaient toujours M. Mercy et M. Hyacinthe Wuidar, habitant, quant à lui, en face de la carrière, 1 route de Marche.
Mon grand-père, qui était monteur de voies pour les petits wagonnets dans la carrière, me racontait avoir conduit, lui aussi, avec MM. Mercy et Demblon, la loco « Mathilde ». Ceci se passait bien avant ma naissance (je suis de 1936) et mon grand-père s’appelait Léopold Dogniez.
Je pense que la photo présentée a été prise à la gare d’Aywaille, le talus derrière est bien sûr le début de la rue Préfond. »
Merci pour toutes ces informations. Qui nous parlera encore de cette ligne longeant les maisons d’habitation depuis la gare jusqu’à la carrière ?
La Petite Gazette du 18 juin 2008
LA LOCOMOTIVE DE GRAND HEID
Madame Berthe Renard, de Harzé, nous précise, fort utilement, que son papa, Arsène Renard, de Harzé, a conduit cette machine durant les années de guerre et, peut-être, encore deux années après. Elle se souvient qu’il a effectivement travaillé avec Hyacinthe Wuidar.
La Petite Gazette du 25 juin 2008
LA LOCOMOTIVE DE GRAND HEID
A propos de cette liaison industrielle, M. Marcel Courtoy m’a communiqué le document suivant :
« AYWAILLE
GRAVE ACCIDENT . – On sait que la carrière de Grand Heid est reliée à la gare d’Aywaille. Cette voie ferrée débouche à un tournant de la rue du Chalet, devant les derniers magasins de la rue, pour longer ensuite la voie carrossable jusqu’à la carrière.
Une locomotive avait quitté la gare d’Aywaille et arrivait au débouché de la rue, lorsque, un gamin d’une dizaine d’années, nommé H…, sortant d’un magasin, se hasarda sur la voie. Le malheur voulut que celui-ci trébucha et tomba sur le rail. Malgré les efforts faits par le machiniste pour serrer ses freins, il ne put arrêter à temps et broya une jambe de la malheureuse victime. Relevé et transporté dans une maison voisine, il reçut les premiers soins de M. le docteur Thiry, qui décida son transport d’urgence à l’hôpital.
La douleur des parents est indescriptible. »
Et mon correspondant de commenter :
« Les anciens se souviendront de Fernand Hougardy, tailleur de son état, à Aywaille. Cette personne, unijambiste, ayant été victime d’un accident lors du passage de la locomotive du Grand Heid dans la rue du chalet.
Cette coupure de journal date de 1922 et relate cet accident.
J’ai connu ce petit train et, dans les années 46-49, il arrivait que, lorsque arrêté sous le pont des Cretalles qui surplombait le raccordement, de vilains gamins ( pas moi ) jetaient des pierres dans la cheminée au grand dam du mécanicien qui était alors Maurice Dehalleux, d’ Awan . »
Merci pour ce document et ces souvenirs.