La Petite Gazette du 10 octobre 2007
PAS POILU… MAIS PIOTTE ! |
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Monsieur Jean d’Olne, de Sendrogne, fait une intéressante et judicieuse remarque : | ||
J’ai sursauté en lisant dans un de vos billets « Mme Arlette Deblond est la nièce d’un poilu de la Grande Guerre ». En effet, le mot « poilu » désigne un soldat français de la 1ère Guerre Mondiale, pour reprendre la définition du Petit Larousse. Si j’ai bonne mémoire, les soldats belges étaient surnommés « piottes« . J’ai aussi le mot « jass » en mémoire, mais il est peut-être d’usage plus restreint (équipe nationale militaire de football), cfr http://www.mil.be Édition 11 du 15/11/2000 | ||
L’équipe nationale militaire de football en Amérique du sud Épatants, les Jass ! (Merci Google.be…) | ||
Quant aux « piottes« , je trouve, toujours sur Google, ce document qui cite le terme, Médecins de la Grande Guerre, par le Dr. Patrick Loodts (Au hasard …) « Les piottes belges soumis à un travail harassant depuis plusieurs jours se trouvent donc couchés à même le sol (…) le nouveau poste de secours se remplit aussitôt de piottes et de feldgrauen blessés (…) Et aussitôt les piottes entonnent spontanément la Brabançonne et viennent serrer les mains de leur chef. » Il y a deux autres documents, qui ne citent le terme qu’une seule fois, toujours au sujet de soldats belges… (Encore Google.be, évidemment…) | ||
Il serait intéressant de chercher des compléments d’information auprès des lecteurs, les réponses instructives ne manqueront pas!
La Petite Gazette du 24 octobre 2007 |
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Piotte, piot, jass, jas ou …poilu belge !Voici quelques compléments d’information pour M. Jean d’Olne, de Sendrogne, à propos du surnom des soldats belges de 1914-1918. Ils ont été rassemblés et transmis par M. Alain Canneel, de Lesterny. JASS On trouve dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque royale de Belgique (http://opac.kbr.be/fbb1.htm) au moins deux ouvrages concernant les jass: J’ai vu ! Les misères de nos jass au front, A. Van Dijck, sans date de publication ni mention de l’éditeur. Notre jass de 1914. Le soldat belge, par un officier de troupe, Général Remes, Bruxelles, Imprimerie des Travaux publics, sans date de publication. Ce dernier ouvrage, qui est partiellement accessible sur l’Internet (http://www.greatwardifferent.com), se retrouve aussi dans le catalogue en ligne d’un autre service public, le Centre d’Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines ou CEGES (http://www.cegesoma.be/index.php?option=com_wrapper&Itemid=55), avec en outre le périodique suivant: Enfants de Jass, sous la direction de M. Gossieaux, Fédération Nationale des Amicales d’Enfants de Combattants, Bruxelles, Cahier trimestriel. De plus, dans la photothèque du CEGES, à la rubrique Entrée et présence des troupes alliées en Belgique, se trouve une photo (n° 448) dont la légende est Nos Jass examinent avec intérêt les armes magnifiques des Tommies et qui date de …mai 1940 ! PIOTTE ou PIOT Dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque royale de Belgique, on trouve entre autres les deux ouvrages suivants: A la gloire du piotte, Louis Piérard, Leyde, A. W. Sijthoff, 1916. Ceux du front. Organe intermittent des anciens du 19e régiment de Piottes, Soignies, Secrétariat M. Maurice Chauviaux, 1924. Et dans le catalogue en ligne du CEGES, on trouve en outre cet ouvrage qui traite lui de la guerre 1940-1945: Bij den troep. Belevenissen van een piot. Kamp van Beverlo, Mobilisatie, Achttiendaagse veldtocht, 1938-1940, René VUGHT, Leuven, 1992. POILU BELGE – BELGISCHE PIOTTE En ce qui concerne les dictionnaires, il convient de souligner que le Petit Larousse – par exemple, le Larousse du XXe siècle en six volumes publiés de 1928 à 1933, qui donne la même définition de poilu – est un dictionnaire français. Cela peut expliquer une référence aux seuls soldats français. Le Petit Robert est néanmoins plus scrupuleux bien qu’aussi français: pour lui le substantif poilu désigne un «soldat combattant de la guerre de 1914-1918, dans le langage des civils», sans précision de nationalité. Par ailleurs, ces dictionnaires ignorent nos jass et piotte ou piot. Il y a plus. Les quatre frères de mon grand-père paternel ont été combattants en 1914-1918: Jules-Marie Canneel (né en 1881) et Jean Canneel (né en 1889) ont été mobilisés, Georges Canneel (né en 1887) et Jean Canneel (né en 1894) ont été volontaires de guerre. Dans La Petite Gazette des 15, 22 et 29 janvier 2004, j’ai évoqué plus particulièrement l’aîné d’entre eux, «vieux soldat» de trente-trois ans des «troupes de forteresse», à propos du camp de Harderwijk aux Pays-Bas où il a été interné, avec beaucoup d’autres soldats belges, après la chute d’Anvers et la retraite aux Pays-Bas restés neutres. Comme je l’écrivais alors, Jules-Marie Canneel illustra régulièrement la revue bilingue Inter Nos, organe bimensuel des internés belges de Harderwijk de 1916 à 1918. Il dessina notamment les illustrations de couverture des 61 numéros publiés. J’ai récemment reçu des photocopies de ces couvertures. Celle du numéro 52 (1er juin 1918) intéressera M. Jean d’Olne. Son sujet en effet n’est autre qu’«un poilu belge – een Belgische piotte» ! Voyez la reproduction ci-jointe. » Nous suivrons cette brillante démonstration, la semaine prochaine. |
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La Petite Gazette du 30 octobre 2007
Piotte, piot, jass, jas ou …poilu belge !
Voici quelques compléments d’information initialement destinés à M. Jean d’Olne, de Sendrogne, à propos du surnom des soldats belges de 1914-1918. Cependant, l’intérêt de cette documentation m’a poussé à vous la proposer à tous. Tous ces renseignements ont été rassemblés et transmis par M. Alain Canneel, de Lesterny.
« Consultons les dictionnaires non pas français mais néerlandais. Je n’ai sous la main que le Frans Woordenboek de C.R.C. Herckenrath, J.B. Wolters, Groningen, mais il m’apprend déjà que een piot signifie un pioupiou, un troupier. Vous aurez d’ailleurs noté que le seul ouvrage en langue néerlandaise cité la semaine dernière use dans son titre du terme piot (pluriel: piotten), à la différence des ouvrages en langue française qui utilisent un piotte et des piottes. Pour être correct, il aurait sans doute fallu écrire sur la couverture du numéro 52 d’Inter Nos «een Belgische piot»…
Il vous reste à lancer votre moteur de recherche favori sur l’Internet avec comme mots clés soit een piot, soit piotten associé à 1914, pour trouver une abondance de textes en néerlandais à propos des troupiers de 1914. Si vous associez piot ou piotten à 1940, par exemple, vous aurez la confirmation de ce que suggère la mention ci-dessus à propos de l’ouvrage en langue néerlandaise concernant la guerre de 1940-1945, à savoir que les appellations piot ou piotten ne sont pas plus spécifiques de la «Grande Guerre» que jass. A la différence de poilu ? Enfin, mon Frans Woordenboek ignore le(s) jass.
Quant au poilu belge, je peux aussi mentionner une carte postale qui, selon sa légende, représente «Le 14 juillet à Paris en 1916 – Les Poilus Belges devant le Grand Palais».
Et une autre, qui montre, selon sa légende, «La Grande Guerre 1914-1916 – En Belgique – La Reine des Belges accompagnée du Général de Conninck écoutant dans les tranchées un poilu mélomane» (jouant du violon).
JASS ou JAS
Last but not least, Jules-Marie Canneel signait ses illustrations de couverture pour la revue Inter Nos du camp d’internement de Harderwijk en faisant parfois suivre son nom par une qualification de son état de soldat belge interné. Ainsi, signa-t-il la couverture du numéro 40 (1er janvier 1918) j.m. canneel soldat belge, celle du numéro 49 (15 mai 1918) qui est un autoportrait j.m. canneel Belgian soldier by himself ou celle du numéro 61 (novembre 1918) j.m. canneel soldat interné belge. Mais ce sont ses signatures des couvertures des numéros 45 (15 mars 1918) et 59 (15 octobre 1918) qui doivent intéresser les lecteurs de la Petite Gazette –soit respectivement j.m.canneel piotte et j.m. canneel jas. Voyez les reproductions ci-après.
Toutefois, l’élément le plus éclairant à propos de jass et jas provient d’un monument situé devant l’hôtel de ville d’Arlon. Voyez la reproduction de cette carte postale.
Cette statue en bronze de 2,30 mètres de haut, œuvre de Jean-Marie Gaspar (1861-1931) inaugurée le 3 octobre 1920 suite à une souscription publique, a pour nom «Le Jass». Elle représente un soldat de la Grande Guerre et a été érigée à la mémoire des combattants et des déportés belges, ainsi que des fusillés arlonais morts au cours de la guerre 1914-1918. J’ai puisé ces informations sur l’Internet, à l’adresse http://www.arlon-is-on.be/fr/autres.html où sont détaillés les monuments de la ville d’Arlon. On y lit de surcroît cette précision: le nom Jass vient du mot flamand jas qui désigne la capote portée par les soldats en hiver (een jas, dans son sens courant, c’est une veste, un veston). Ainsi, quand piotte vient du mot flamand piot, jass vient du mot flamand jas (qui se prononce ‘yass’ comme dans yeux et tasse). Nous sommes bien en Belgique !
Aussi, pour faire bonne mesure, vous trouverez ci-joint une carte postale de Bruxelles montrant «Manneken-pis en costume de Jass – Manneken-pis in Jass»…
Un immense merci pour cette recherche, sa précision et sa documentation
La Petite Gazette du 14 novembre 2007
Piotte, jass, jas ou poilu belge ! petit erratum et nouveaux déverloppements
Alain Canneel, de Lesterny, me demande de faire la petite correction suivante :
« On m’a fait remarquer une erreur de distraction que j’ai commise dans le texte qui a été publié dans La Petite Gazette du 25 octobre dernier. Le plus jeune des quatre frères de mon grand-père se prénommait en effet Marcel et non Jean. Il faut donc lire:
Jules-Marie Canneel (né en 1881) et Jean Canneel (né en 1889) ont été mobilisés, Georges Canneel (né en 1887) et Marcel Canneel (né en 1894) ont été volontaires de guerre. Mon correspondant en profite pour nous présenter un autre document intéressant :
Des soldats belges ont défilé à la fête du 14 juillet 1916 à Paris. La légende de cette carte postale peut éclairer sur l’utilisation faite à cette époque de l’appellation « poilus« , par les Français eux-mêmes. Comme celui de la carte du « poilu mélomane », l’éditeur de cette carte des « poilus belges » à Paris est français. »
Monsieur Guy Stassin, de Flostoy, nous apporte quelques commentaires intéressants :
« Comme dans beaucoup d’autres familles, mon père et mon oncle maternel ont participé, comme jeunes volontaires de 16 ans, à la Première Guerre mondiale. Mon oncle maternel, plus âgé, s’est engagé dès 1915 pour servir au 12e de Ligne, où il a terminé la guerre, blessé, comme sous-Lieutenant auxiliaire tandis que mon père, plus jeune, s’est engagé en 1917 pour venir au 4e d’Artillerie, où il a terminé la guerre comme Brigadier-téléphoniste. Tous les deux participeront à la guerre de 1940 comme officiers de réserve.
Je me rappelle leurs discussions animées et amicales au sujet de la guerre 14 – 18. Mon père traitait mon oncle de « Piot » pour se voir traité en retour de « Verdomme artilleur », terme utilisé vis-à-vis de l’artillerie quand elle tirait trop court et dans ses propres lignes !
A mon avis, le terme « poilu » est typique des fantassins de l’armée française et, parfois, employé par extension à ceux de l’armée belge.
Le terme « Jass » ne désigne pas, à proprement parler, un fantassin des tranchées, mais un homme du rang, un simple soldat. Ce terme était encore, parfois, utilisé quand j’étais encore en service actif ; je suis retraité depuis 1983. (N.D.L.R. Pour rappel, mon correspondant était Commandant de Cavalerie).
Le terme « Piot » ou « Piotte » est différent et désigne l’infanterie par rapport aux autres armes.
C’est devenu un terme péjoratif par lequel les armes montées, artillerie et cavalerie » désignent les fantassins, quel que soit leur grade ; il y a donc même des généraux « Piots » ! N’oublions pas qu’à l’infanterie il y a des caporaux et des sergents alors que, dans les armes montées, on parle de brigadiers et de maréchaux des logis.
Cependant, ce dédain des armes montées s’est estompé pas à pas quand les fantassins, qui se déplaçaient encore à pied dans les années 50, ont progressivement été montés sur Half-Tracks, puis sur véhicules blindés de transport d’infanterie, pour collaborer sur le terrain avec les unités de cavalerie montées sur chars.
Il est intéressant de signaler que, en 1914 – 1918, les gendarmes chargés d’appréhender, sur les arrières, les fuyards et déserteurs avaient été baptisés du terme péjoratif de « piottepakker » ! »
Mon correspondant conclut de façon quelque peu amère : « Je ne suis plus témoin de la situation actuelle où l’on ne sert plus dans un régiment comme autrefois, mais où on travaille dans une entreprise nommé Défense. »
Merci pour ces renseignements qui complètent utilement les informations de M. Canneel.
La Petite Gazette du 5 décembre 2007
Poilu belge, jass, jas, piotte, piot ou… Pioupiou ?
Monsieur Alain Canneel poursuit sa passionnante enquête et coordonne les recherches :
« En la personne de Monsieur Guy Stassin, de Flostoy, nous avons l’avantage de disposer d’un témoin pour un point mineur, mais non dénué d’intérêt: comment les francophones prononçaient-ils à l’époque le j de jass ? Nous pouvons supposer que ce n’est pas à l’anglaise, comme dans jazz. Mais est-ce à la française, comme dans jaseur ou jatte ? Ou, vu l’origine du mot, à la flamande comme le y dans yankee ou yaourt ?
Voici encore, poursuit M. Canneel, quelques informations faisant suite à la remarque de M. Jean d’Olne, de Sendrogne, à propos du surnom des soldats belges de 1914-1918.
Dans son livre «Au pays des braves gens», un récit de ce que fut la vie de ses parents (Editions La Dryade, Vieux-Virton, 1966 pour la 2e édition que j’ai utilisée), Omer Habaru, né vers 1893 à Saint-Mard, décédé vers 1977 et qui fut lieutenant dans l’armée belge, utilise à trois reprises le terme piottes pour désigner de jeunes soldats belges:
-p. 86 et 87, dans le contexte des dernières années du XIXe siècle (l’auteur n’a pas encore 6 ans), ce qui suggère que cette appellation est antérieure à la guerre 1914-1918,
-p. 142, dans une opposition, en août 1914, des piottes belges aux feldgrau allemands (désignés d’après la couleur gris-vert de leur uniforme), ce qui permet de supposer que l’appellation piottes pourrait ne pas désigner que des fantassins belges.
Nous avons d’ailleurs vu qu’en néerlandais een piot signifie un pioupiou.
Dans son ouvrage «Les années douloureuses, Journal d’un encerclé (1914, 1915, 1916)» (Picard-Ballon Ed., Namur, 1919), Victor Enclin (1873-1949), curé de Tellin dès 1912, note à la date du samedi 8 août 1914: «Durant toute la journée, mais par intermittences, les pioupiou français défilent avec un peu d’artillerie. Les villageois les acclament, leur offrent, au passage, café, cigares, bière, pain.». Et la carte postale ci-jointe, expression de l’admiration des Français pour les Belges qui réussirent en octobre-novembre 1914 à bloquer l’avance des puissantes troupes allemandes sur le front de l’Yser, reproduit un dessin de Georges Scott publié dans l’Illustration qui montre «le pioupiou de France» offrant un bouquet de roses rouges unies par deux rubans tricolores, l’un bleu-blanc-rouge et l’autre noir-jaune-rouge, «à S.M. la Reine des Belges pour sa fête, 19 novembre 1914», jour de «La Sainte Elisabeth».
Reste à trouver dans un document la mention de pioupiou belges ou de piottes français… !
La Petite Gazette du 3 janvier 2008
AU-DELA DES PIOTTES ET DES POILUS
Grâce à vos diverses interventions, dans les derniers mois de l’année 2007, nous avons eu un large aperçu des différents sobriquets dont étaient affublés (ou que se donnaient eux-mêmes) les soldats de la Grande Guerre.
Monsieur José Marquet, de Sprimont, a eu l’excellente idée de fouiller les mémoires de volontaire de guerre (1914 – 1918 évidemment) de Maurice Flagothier, de Lincé-Sprimont, à la recherche de termes de l’argot militaire alors utilisé. L’auteur de ces mémoires en donnait aussi la définition :
« Piotte ou Lignard : soldat belge d’infanterie de ligne.
Poilu : soldat français.
Jampot : soldat anglais.
Plouk : simple soldat.
Piottepak : gendarme
Plakpotte : soldat malpropre et débraillé.
Ménapien : Flamand.
Cabot : caporal.
Premier bidon : 1er sergent-major.
Adjupette, capiston et colon : adjudant, capitaine et colonel.
Carapate : carabinier.
Flingot : fusil.
Rabat de col : mauvais morceau de viande.
Chapeau boule ou pot de chambre : casque.
Vîs paletots : soldats non armés des vieilles classes qui avaient gardé leurs anciennes tenues sombres datant de l’avant-guerre et ce jusqu’en 1917. Ils étaient affectés à certains travaux.
Compagnie sans floche : compagnie de réhabilitation formée de soldats condamnés par les conseils de guerre et dont le bonnet de police était dépourvu de gland. »
Merci à M. Marquet pour cette recherche.
La Petite Gazette du 16 janvier 2008
ENCORE UN PEU D’ARGOT MILITAIRE
Monsieur Jacques Bastin, de Heyd, vient, de façon bien agréable, compléter la liste dressée dernièrement pas M. Marquet.
« Pioupiou s’employait encore, naguère, pour désigner un jeune soldat. Le Médecin (le Docteur) se désignera soit par Doc soit par Toubib. Chez les Anglais, on parlera plutôt de Bone(s), soit : «os ou des os » en français. Ainsi : «Has the Bone(s) already come, today ?» voudra tout simplement dire «Est-ce que le docteur est déjà passé, aujourd’hui?»
L’Infirmier ou le Garde-malade seront désignés, en Belgique, par le terme Pilule.
Le Chef d’une petite unité, d’une certaine importance toutefois, y sera souvent appelé le Boss (Terme anglo-saxon)
A la Force navale belge, le commandant du navire sera appelé soit le Singe soit le Vieux quand on ne parlera pas tout simplement du Con (sans qu’il l’entende bien entendu!).
L’Adjudant, quant à lui, sera, en Belgique et en France, assez fréquemment appelé le Juteux (Ici aussi, il ne doit rien du tout entendre, surtout si l’expression vient d’un inférieur!).
Pour ce qui est de la bouffe, le Singe désignera, en Belgique, le corned-beef tandis que, chez les Américains, pour désigner le «Canapé de bœuf à la béchamel», on ne manquera pas de parler de «Shit on a Shingle» (soit en français : «de la merde sur un bout de planchette»). »
La Petite Gazette du 23 janvier 2008
QUAND LES PIOTTES SE RAPPROCHENT DES PAJOTS
Monsieur Armand Collin, de Hody, nous explique pourquoi il revient sur ce sujet :« Après avoir lu vos articles sur le sujet « Piotte » je me suis souvenu avoir un dépliant du Musée du Tram à Schepdaal, dans lequel on trouvait une explication sur l’origine de ce nom. Cela vaut ce que cela vaut, mais ce n’est pas plus mal que d’autres. » Voici donc ce passage du document en question :« D’où vient le nom « Pajottenland » ?A la fin de l’occupation autrichienne (1790), il y avait en Brabant des soldats mercenaires qui portaient le nom de « pajot » (prononciation païot ») vraisemblablement des fantassins.Jusqu’en 1939, on appelait encore les soldats de l’infanterie des « piottes ». Le mot « pajottenland » est utilisé depuis plus d’un siècle et demi par des étudiants. Les intellectuels et les étudiants, en provenance de la région, se sont transmis le mot de génération en génération. Avec la démocratisation des études, le mot s’est introduit dans le peuple.Actuellement, cette expression « contrôlée » désigne la partie du Brabant occidental circonscrite approximativement par les localités suivantes : Anderlecht – Gaasbeek – Lennik – Grooik – Enghien – Ninove – Lombeek Notre dame – Ternat et Asse. »Extrait du dépliant de la Visite du Musée de Schepdaal et de la région où il est établi, le « Pajottenland » organisée par le Musée des Transports en Commun du Pays de Liège, le 21 avril 2007.
La Petite Gazette du 6 février 2008
ENCORE UN PEU D’ARGOT MILITAIRE
Monsieur Henri Jacquemin, de La Gleize, est lieutenant de Vaisseau de 1ère classe (e.r.) ; il souhaite revenir sur l’argot de marine.
« J’ai servi plus de 30 ans à la Force navale, de 1950 à 1982, et je n’ai pas souvenance que, à bord, on appelait le Comandant, soit le « singe » soit le « c… ». Il exact qu’on le surnommait souvent « le vieux », comme c’est le cas dans notre marine marchande, car pas mal de mes camarades de promotion avaient suivi les cours à l’Ecole de Navigation d’Anvers. Par contre, mes collègues formés à l’Ecole navale de Brest utilisaient l’expression « le Pacha » pour désigner leur commandant, comme il est d’usage à la Marine Nationale. J’ai eu l’honneur d’exercer, à plusieurs reprises, un commandement à la mer. A la passerelle, on regardait droit devant et on n’écoutait pas vers l’arrière… Voilà pour ce qui était de la Force Navale ; quant à la Force Terrestre, je ne sais pas. »
Merci d’avoir apporté votre contribution à la constitution de ce petit lexique.