Pourquoi y a-t-il autant de châteaux dans notre région? Que servait-on à la table des seigneurs? Conférence à Hamoir ce jeudi 22 mars

Visitons nos châteaux, découvrons leurs cuisines et asseyons-nous à la table du seigneur…

Une conférence de René HENRY, ce jeudi 22 mars à 14h. à la cafeteria du hall omnisport de Hamoir, à l’initiative du Conseil Communal des Seniors.

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Nous vivons dans une région dans laquelle on compte un nombre très impressionnant de châteaux, de forteresses, de tours… René Henry, historien régional et chroniqueur historique bien connu, viendra vous expliquer les raisons qui poussèrent à la construction de ces impressionnants monuments. Il vous en contera, avec sa verve et son humour habituels, l’évolution, les transformations et même, pour certains, leur destruction.

Durant cet après-midi, notre conférencier se propose également non seulement de vous faire visiter ces châteaux mais aussi de vous permettre de vous installer à la table des seigneurs de l’époque et de découvrir ce qu’il y avait alors dans leurs assiettes. Ce voyage dans le temps promet d’être étonnant à plus d’un titre car vous pourrez quitter les clichés traditionnels qui s’imposent à l’esprit quand il est question de cuisine sous l’ancien régime. En vous détaillant les menus présentés, l’aspect étonnant que revêtaient les plats servis, la subtilité de leurs parfums et les incroyables menus de l’époque,  René Henry vous fera revivre les repas fastueux servis à la table de la noblesse tout en vous narrant, avec force anecdotes, les usages de la bienséance à y respecter.

Où mangeait-on ? Quels couverts étaient alors utilisés ? Comment s’installait-on à table ? Comment se déclinaient les différents services ? Combien de plats étaient servis ? Quels étaient les goûts à la mode ? Comment bien se tenir à table ? Autant de questions qui trouveront leurs réponses durant cet après-midi. Avec l’orateur du jour, vous pourrez ensuite vous installer à la table dues Princes-Evêques de Liège au XVIe siècle et découvrirez une table somptueuse où lors de certains banquets de prestige plus 100 plats différents étaient mitonnés… Bien entendu, vous serez également conviés à suivre votre guide du jour jusque dans les cuisines où s’afférait parfois une véritable armée de marmitons, jonglant avec d’étonnantes épices pour l’époque. A chaque surprise en succéderont de nouvelles… pour un plaisir garanti.

C’est donc à une très intéressante et très amusante rencontre avec un des aspects de notre passé régional resté très inconnu que vous êtes invités ce jeudi 22 mars prochain, à 14h. en la Cafeteria du cafétéria du Hall Omnisport de Hamoir. Ce serait vraiment dommage de manquer ce rendez-vous !

Une organisation du Conseil Communal des Seniors

LE FOUR A CHAUX DE RENNES (HAMOIR)

QUE SAVEZ-VOUS DU FOUR A CHAUX DE RENNES (HAMOIR) ?

Le Cercle Histoire & Culture Hamoir (CHCH de Hamoir) rassemble des amateurs avertis et des passionnés de l’histoire régionale et locale animés par la même volonté de comprendre, d’expliquer et de préserver tous les témoins de la vie aux siècles passés. Les membres de cette association fouillent les archives, récoltent des témoignages et des documents afin de partager le fruit de leurs recherches avec le plus grand nombre dans le but de protéger et de sauvegarder tout ce qui peut encore l’être.

Madame Marie-Madeleine Boreux est un des membres actifs du CHCH et c’est à ce titre qu’elle s’adresse à la Petite Gazette.

Toute notre région, dans la seconde moitié du XIXe siècle, parce qu’elle est riche en roches calcaires, a vu se développer l’industrie de la chaufournerie. Des fours à chaux s’érigèrent en de nombreux lieux et, même si nombre d’entre eux ont disparu aujourd’hui, la toponymie et le nom de bien des rues en perpétuent souvenir de ces chafours.

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La chaux produite par les chaufourniers de nos villages est destinée à la construction et à l’amendement des terres acides. Le développement de l’agriculture dans le courant de la seconde moitié du XIXe siècle explique, en partie du moins, l’accroissement du besoin en chaux et l’érection de ces fours à l’architecture si spécifique. Les besoins du secteur de la construction au lendemain de la Grande Guerre constitueront le dernier sursaut de cette industrie mais l’avènement de l’emploi des engrais chimiques dans l’agriculture d’une part et le recours au ciment dans le secteur de la construction d’autre part allaient définitivement provoquer l’abandon des fours à chaux.

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Le Cercle Histoire & Culture Hamoir s’intéresse activement au four à chaux de Rennes, au croisement des routes  Comblain Fairon et Ouffet, derrière le hangar de la CILE. Il semble bien, comme la plupart de ses homologues dans les communes voisines, avoir été activé jusque dans les années 1920-1930. Malheureusement, les recherches menées n’ont, jusqu’à présent du moins, guère donné de résultats… Aussi, le CHCH se tourne-t-il vers vous dans l’espoir que vous pourrez communiquer souvenirs, renseignements, informations, archives, documents, photos … concernant ce four à chaux, élément très intéressant et exceptionnel du  patrimoine communal,  qui fait l’objet d’un projet de remise en état.

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Madame Boreux et tous les membres du CHCH vous remercient dès à présent pour tout ce que vous pourrez leur transmettre pour les aider dans leur recherche.

La façon la plus simple de procéder est d’écrire à la Petite Gazette qui se chargera de transmettre vos précieux renseignements.

 

HAMOIR

Hamoir doit sa naissance à un gué sur l’Ourthe

Hamoir doit indubitablement son développement à sa présence sur une ancienne route existant déjà à l’époque gallo-romaine et y traversant l’Ourthe. Cette antique voie reliant Liège au Condroz et à la chaussée romaine Tongres-Arlon traversait l’Amblève à Aywaille puis rejoignait Hamoir par Awan, Xhoris, Ville et My. C’est donc son emplacement géographique qui, à l’instar d’Aywaille, donna à Hamoir son orientation commerciale.

Non loin de là, à peu près à égale distance de Hamoir et de Xhignesse, des fouilles menées dès 1967 mirent à jour une très importante nécropole mérinvingienne au lieu-dit Tombeu. Ce site funéraire compte 272 sépultures datant de 550 à 700 et atteste de la présence, à l’endroit et jusqu’à la christianisation des lieux, d’une petite communauté vivant du travail de la terre. On sait en effet qu’une église primitive fut édifiée non loin de l’église actuelle de Xhignesse. La présence de ce premier édifice religieux est toujours attestée par la toponymie, elle aurait été saccagée lors des invasions normandes que connurent nos régions.

Hamoir Xhignesse

Si l’on sait que Xhignesse fut jadis le centre d’une très importante paroisse, relevant de l’abbaye de Stavelot-Malmédy et dont dépendaient toutes les localités existant entre Poulseur, Lorcé, Villers-Sainte-Gertrude et Fairon, nous ne connaissons pas la date de sa fondation qu’une vieille tradition fait remonter, entre 687 et 709 à Plectrude, la femme de Pépin II de Herstal, comme c’est le cas pour la paroisse de Lierneux suite à leur donation en 692. Malheureusement aucun document fiable ne vient attester cette antique croyance. L’exceptionnelle église romane de Xhignesse, remarquable patrimoine de Wallonie,  présente les caractéristiques architecturales de l’art mosan sous influence rhénane du XIe siècle.

Hamoir appartient, avec Ferrières, Sy, Logne, Vieuxville et Lorcé, au premier des quatre quartiers du Comté de Logne, dans la Principauté abbatiale de Stavelot-Malmédy, et dont le territoire se confond quasiment avec celui de la paroisse primitive de Xhignesse. Nous l’avons vu, c’est d’abord autour du gué sur l’Ourthe que se rassemblent les premiers habitants de Hamoir. La rencontre de deux voies d’accès, ici l’Ourthe et la vieille route dont nous avons déjà parlé, se montre toujours particulièrement attractif et, petit à petit, la population locale grandira. Si un recensement mené en 1130 ne mentionne pas Hamoir, le cahier de l’assiette des tailles (les impôts) en renseigne 305 en 1624 et 600 en 1760.

C’est en ces lieux que semble avoir été édifié le premier pont jeté sur l’Ourthe moyenne mais on ignore à quelle date ; par contre, il est ruiné en 1556 et les habitants qui se voient contraints de subvenir aux frais des réparations accensent une île leur appartenant entre Hamoir et Hamoir-Lassus. Manifestement la construction restaurée n’est pas suffisamment robuste car, moins de 20 ans plus tard, une des arches du pont s’écroule lors d’une crue et emporte plusieurs personnes en s’effondrant. Le pont sera une nouvelle fois renouvelé vers 1610 et les habitants durent s’en souvenir longtemps car ils se virent alors imposer taille et corvées extraordinaires en plus de l’obligation qui leur a été faite de mettre en gage leurs biens propres en garantie du prêt nécessaire pour couvrir le coût important des travaux, 7 à 8000 florins. La création d’un péage censé permettre à la communauté de récupérer l’investissement consenti est décidée.

Nos régions ont trop régulièrement connu les sinistres conséquences du passage et de l’occupation par des troupes étrangères. En 1635, les développements de l’important conflit qui opposait alors la France et ses alliés : les Provinces Unies du Nord, les princes luthériens d’Allemagne et les Suédois, à l’Espagne, les Pays-Bas, l’Empereur et les princes catholiques de l’Empire rendirent nécessaire la destruction du pont pour rendre malaisé le franchissement de l’Ourthe. Hamoir fut dès lors privée de pont un siècle durant !

L’importance économique de l’Ourthe est capitale dans le développement de la localité où la métallurgie locale vit ses heures de gloire, c’est à Hamoir que le fer produit dans les environs est chargé par les naiveurs, les bateliers de l’Ourthe.

Hamoir vieux fourneaux

Les usines à fer existent à Hamoir au moins depuis le début du XVe siècle et leur nombre ne fait qu’augmenter au fil des ans jusque dans le courant du XVIIe siècle époque où on y rencontre un membre de la célèbre famille de maîtres de forge de Geer qui exporta les procédés wallons en Suède où se développa dès lors une très florissante industrie métallurgique. C’est lors de ce même siècle que Hamoir voit l’avènement d’un autre commerce fructueux, celui du charbon de bois produit dans les bois des alentours et acheminé par bètchettes vers les usines créées, toujours plus nombreuses, le long du cours inférieur de l’Ourthe.

Hamoir est bien entendu le berceau du célébrissime Jean Del Cour, ce prodigieux sculpteur dont les drapés de pierre et de marbre paraissent aussi légers et aussi souples que ceux des tissus les plus fins. Ce sont ses dispositions testamentaires en date du 25 octobre 1702 qui créent les conditions permettant l’édification d’une chapelle dans son village. La paroisse primitive de Xhignesse voit ainsi se terminer son long rayonnement spirituel progressivement réduit depuis le moyen âge pour terminer par être réduite au rang de dépendance de Hamoir.

D’incroyables histoires judiciaires ont ponctué l’histoire des lieux et il est intéressant de se pencher sur le procès en sorcellerie menant à l’exécution de Marguerite Renard, en 1585, ou le crime du curé de Xhignesse en 1778, mais après les tourments de l’époque révolutionnaire et des changements successifs de régime, c’est résolument vers le futur que se tourna Hamoir.

Hamoir rue du pont

La tradition commerciale des lieux s’est maintenue, adaptée et développée pour accueillir un nouveau public attiré par les beautés et les richesses historiques et patrimoniales des lieux.

René HENRY