José WOLFF – « VIE ET LUMIERE »
José Wolff est un peintre né à Liège en 1885 qui sera un brillant élève d’Adrien de Witte. A 17 ans à peine, mais déjà plusieurs fois récompensé par des prix prestigieux, il part à Paris pour y parfaire son art. Après plusieurs expositions, Liège, Paris, Grenade, où il rencontre le succès ; il est convié à l’Union Internationale des Beaux-Arts et des Lettres et y côtoiera les Rodin, Degas, Monet, Cézanne, Anatole France, Tolstoï…
Après la Grande Guerre, il découvre notre région et, au départ de Vieuxville, il excursionne dans les vallées de l’Amblève, de l’Ourthe, de l’Aisne et de la Lembrée y trouvant l’inspiration pour de très nombreux tableaux. Il habitera ensuite à Fanzel avant d’acheter une maison à Roche-à-Frêne.
La maison du peintre à Fanzel.
Les lecteurs de la Petite Gazette compte en leur sein un extraordinaire spécialiste de la vie et de l’œuvre de ce peintre en la personne de Francis Laboureur qui, en 1999 déjà, consacrait une très intéressante plaquette à José Wolff. Aujourd’hui, poursuivant inlassablement son envie de mieux faire connaître cet artiste tombé amoureux de nos paysages, il s’est associé à Luc Vivegnis et à sa galerie « Espace 17bis » à Aywaille pour mettre sur pied une formidable exposition rassemblant plus de 80 toiles, dessins et affiches généreusement prêtés ou proposés à la vente par des collectionneurs de cet artiste aujourd’hui toujours très apprécié.
Cette exposition-hommage constitue une occasion inédite d’appréhender une part importante de l’œuvre de ce peintre, de le découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas encore et, pour les autres, de parfaire leurs connaissances à son sujet.
Villers-Sainte-Gertrude
Intitulée « Vie et Lumière », cette expo sera également le prétexte à la publication d’un catalogue permettant de situer l’artiste dans le mouvement « luministe » belge.
Je pense très sincèrement qu’une visite à l’espace 17bis est incontournable entre le 17 et le 26 mars prochain, ne laissez surtout pas passer pareille occasion qui ne se représentera pas de sitôt.
L’exposition se déroulera du 17 au 26 mars 2017 inclus et sera accessible les mercredis, jeudis et vendredis de 14h. à 18h30, les samedis de 11h. à 18h30 et les dimanches de 14h. à 18h.
Espace 17bis est installé au n°17 de l’avenue Jean Wilmotte à Aywaille.
POUR PROLONGER L’INFORMATION…
La Petite Gazette a déjà évoqué la vie et l’oeuvre de ce peintre et, bien entendu, c’était déjà à l’initiative de Francis Laboureur. Voici ce qu’il vous était donné à lire dans l’édition du 12 septembre 2012:
JOSE WOLFF (1885 – 1964) – PEINTRE DE NOS VALLEES
José Wolff, ce nom – s’il parle immédiatement aux amateurs d’art – reste encore, et c’est assez incompréhensible, étranger pour nombre d’entre vous qui me lisez… Voilà ce qui a poussé Monsieur Francis Laboureur à nous présenter ce peintre qui en parlant de l’Aisne disait « Ma rivière, mon pays ». Monsieur Laboureur est intarissable sur le sujet, il est vrai qu’il a, en 1999 déjà, consacré une publication, largement illustrée, à cet artiste que nos régions inspirèrent profondément. C’est auprès de cet auteur que je puise les éléments biographiques suivants.
José Wolff naît à Liège, rue des Guillemins, le 18 février 1885. Très tôt, il manifeste de véritables prédispositions pour le dessin. Ses études brillantes ne sont pas brillantes mais ses qualités artistiques lui ouvrent très vite les portes de l’Académie des beaux-arts de Liège où il sera notamment l’élève d’Adrien de Witte. Il a à peine 17 ans quand, muni déjà de quatre premiers prix, il quitte Liège pour Paris et l’atelier du célèbre professeur Fr. Cormont. Il y rencontre d’emblée un certain succès. Après un séjour en Hollande, il revient à Liège où il expose une trentaine d’œuvres au 20e Salon des Artistes, en avril 1908. Il exposera ensuite à Grenade et à Paris.¨
En 1913, il est invité à rejoindre l’Union Internationale des Beaux-Arts et des Lettres au sein de laquelle se retrouvent, entre autres, Auguste Rodin, Degas, Anatole France, Claude Monet, Cézanne, Tolstoï…
Peu avant la Grande Guerre, il retourne à Paris où il côtoie notamment Jules Romains et Anatole France. Pendant la guerre, il est en Belgique et ne la quittera quasiment plus. Les expositions se multiplient dans tout le pays et il gagne la profonde estime de ses contemporains : Richard Heintz, Adrien de Witte, Auguste Donnay…
Au lendemain de la guerre, il découvre notre région, et plus spécialement Vieuxville, grâce à son ami Evariste Carpentier, qui deviendra directeur de l’académie des Beaux-Arts de Liège. Il parcourt les vallées de l’Ourthe, de l’Amblève, de l’Aisne et de la Lembrée qui lui inspirent de nombreux tableaux. Bien vote imprégné des us et des traditions locales, José Wolff réalise la décoration de chars (on y reconnaîtra notamment le château de Logne) quand, à Vieuxville, en 1930, on commémore le centenaire de l’Indépendance de la Belgique.
En 1935, par amitié pour le père du prêtre Pierrard, curé à Heyd, il va recréer les quatorze tableaux du chemin de croix de l’église.
La ferme Mathy à Roche-à-Frêne
Il réside ensuite à Fanzel, puis achète une maison à Roche-à-Frêne. Avec un ami liégeois d’origine française, peintre amateur en villégiature à Burnontige, il sillonne la région à bord d’une fourgonnette 2 cv. Les deux peintres peignent de nombreuses toiles.
Jose Wolff est également un portraitiste de renom à qui se sont adressés de très nombreuses personnalités de Liège ou d’ailleurs. On rapporte à ce sujet que Léon Degrelle posa pour lui mais que dès que Wolff cerna la personnalité de son modèle, il refusa de poursuivre le travail entamé en expliquant à Degrelle toute son opposition aux thèses rexistes.
Vous voyez, il s’agit bien là d’un personnage qui, pour les témoignages d’amour qu’il laissa à nos vallées et pour sa personnalité attachante, méritait d’être évoqué dans La Petite Gazette.