Très longtemps dans l’Histoire, fées et sorcières occupèrent une place importante dans l’imaginaire collectif sans que quiconque y trouve à redire. Jusqu’au XIVe siècle, l’Eglise tolère les satanisants ; le clergé considérait les fées comme une sorte d’anges païens et nombre de nos légendes d’origine celtique se virent christianisées avec pour conséquence habituelle de voir la fée traditionnelle devenir la Vierge ! Si l’une, la sorcière, a la réputation d’incarner le mal ; l’autre, la fée, est généralement réputée bienfaisante bien que divers exemples de fées malfaisantes soient relevés, la fée Carabosse notamment.

Fées et sorcières partagent certaines particularités sur lesquelles il est essentiel de s’arrêter : les unes et les autres constituent de véritables intermédiaires entre le monde réel et le monde, mystérieux et inquiétant, de l’au-delà. Fées et sorcières possèdent indéniablement des pouvoirs inexplicables aux yeux des mortels ; toutes aiment aller aux danses, la nuit, dans les clairières ou dans les champs. Ici cependant, une réelle différence les distingue : là où les sorcières ont dansé, l’herbe ne pousse plus, mais si ce sont des fées qui se sont réunies en ce lieu, l’herbe y poussera plus drue ! La fée est très fréquemment décrite jeune et jolie mais il en est également de vieilles et d’une apparence évoquant davantage la macrale ; n’oublions cependant pas, et de nombreuses histoires nous le rappellent, que l’une et l’autre ont cet étonnant pouvoir de modifier leur aspect…
L’imaginaire collectif perpétue toujours le souvenir de ces macrais et de ces macrales, dépositaires de secrets et de pouvoirs émanant du diable. Les anciens se méfiaient particulièrement de certaines professions : les travailleurs du fer car ils maîtrisaient le feu, les accoucheuses et les dames qui ensevelissaient les défunts car elles semblaient détenir les mystères de la mort comme ceux de la vie… Une peur, savamment entretenue, faisait se porter la méfiance sur toute femme seule, âgée, difforme ou boiteuse, ou malpropre, ou mal coiffée, ou atteinte de tics… mais aussi sur celle qui marchait le long des chemins en rasant les haies. Vous conviendrez avec moi que cela pouvait faire beaucoup de monde !

Le vendredi 30 octobre prochain, jour de sabbat, à 19h30, à l’invitation de la brasserie Elfique à Raborive-Aywaille, j’aurai le grand plaisir de vous guider dans les méandres obscurs d’un sujet mêlant intimement religion et croyances occultes, pouvoir civil et pouvoir religieux, en vous commentant la présence des sorcières dans nos régions et la chasse impitoyable qui leur a été faite durant les XVIe et XVIIe siècles. Mes propos seront soutenus par la projection de nombreux documents iconographiques (peintures, gravures, pages de vieux grimoires…).
P.A.F. 9€ donnant droit à la dégustation de trois bières brassées sur le site.

Bien évidemment, toutes les mesures sanitaires seront prises lors de cette organisation (port du masque, gel hydroalcoolique à disposition, distanciation…) et, dès lors, il est nécessaire d’y réserver votre place soit par mail à l’une des adresses suivantes experience@elfique.be ou henry-rene@hotmail.com ou encore par téléphone, aux heures de bureau, au 04 263 07 17.
